Le niveau de l’insécurité est monté d’un cran dans le cercle de Tominian en ce mois de juillet. Tout serait parti de l’attaque du 15 juillet contre le poste de contrôle de Djenné installé dans un endroit couramment appelé « carrefour de Djenné ».

Selon les autorités administratives de Tominian, c’est après cette attaque que des djihadistes se sont éparpillés dans la nature, notamment, dans la commune de Timissa. Le 17 juillet, des hommes armés ont ainsi fait irruption à Diamakan (commune de Timissa). Ils ont tiré des coup de feu en l’air pour affoler la population avant d’incendier des hangars. Puis, ils ont pris pour cible un débit de boissons alcoolisées qu’ils ont saccagé. Ils se sont ensuite regroupés près de la mosquée en scandant des slogans extrémistes.
Déjà dans la nuit du 10 au 11 juillet, un ancien conseiller communal du village de Kèrèrè, toujours dans la commune de Timissa, avait été froidement abattu chez lui aux environs de 21 heures. Les assassins de Karaba Emile Traoré (c’est le nom de la victime) l’accusaient d’être un prétendu éclaireur de la gendarmerie nationale.
A la même période, le village de Tasselima, encore dans la commune de Timissa, a été attaqué. Nombre de ses habitants se sont réfugiés à Lanfiala, une commune frontalière avec le Burkina Faso. Le village de Tasselima fut de nouveau attaqué quelques jours plus tard. Selon des sources locales, les assaillants ont emporté le haut-parleur et d’autres matériels de la mosquée.
Depuis ces attaques, l’armée et la gendarmerie patrouillent dans la localité. N’eut été cette présence permanente des forces de défense et de sécurité, la population toujours sous le choc aurait sans doute commencé à chercher à se refugier ailleurs. En effet, il a été constaté que chaque fois que les services de sécurité se retirent de la zone après y avoir été déployés à la suite d’attaques, les assaillants reviennent et terrorisent les supposés indicateurs des forces de sécurité. D’ailleurs, certains préfèrent quitter la zone avec leur famille en abandonnant champs et maisons.
Les forces de sécurité ont procédé à des arrestations à Fangasso, au poste de contrôle de Ouan, et à Yasso (chef-lieu de commune). La première arrestation a eu lieu lors d’une opération de ratissage de la gendarmerie de Tominian appuyée par la Garde nationale de la même ville après une première intervention menée par l’escadron de gendarmerie de San le 18 juin. Cette équipe avait violemment accroché les djihadistes qui s’étaient ensuite retirés dans un lieu très difficile d’accès. Il faut préciser à ce propos que la zone de Timissa est un des prolongements de la falaise de Bandiagara.
Avec ces différentes attaques, une certaine psychose s’est installée dans la zone. Les paysans vont chaque jour au champ, la peur au ventre. Les foires hebdomadaires sont de moins en moins fréquentées. L’Etat doit affirmer sa puissance pour rassurer les populations.

S. TIENOU
AMAP-Tominian

source : L’Essor