Le Réseau des femmes médecins du Mali avec l’appui technique et financier de l’ONG «Santé Diabète», a organisé les 21 et 22 mars 2016, des opérations de dépistage gratuit du diabète, une pathologie chronique au Mali C’était au Centre de santé communautaire (CSCOM) de Doumanzana, en Commune du District de Bamako. Cette activité d’utilité publique avérée avait pour marraine, le Pr Sidibé Assa TRAORE, chef de service d’endocrinologie et de diabétologie de l’Hôpital du Mali.
Selon ces initiateurs, l’objectif de ces deux journées de dépistage était de faire dépister le maximum de personnes, au moins 200 personnes.
Le représentant de la marraine, le Dr Minkaïlou MAHAMADOU, médecin en endocrinologie et de diabétologie à l’Hôpital du Mali, a souligné qu’il ressort de leur enquête que plus de la moitié des patients qui souffrent de diabète n’est pas dépisté à temps. C’est pourquoi, il a tenu à remercier les organisatrices de ces journées, qui sont des occasions pour les autorités compétentes de découvrir beaucoup de nouveau cas de diabète, afin de prévenir les complications.
Mais, à son avis, ce qui est plus important, et qui mérite d’être souligné c’est la mobilisation de tous les acteurs. Car est-il convaincu, d’ici 2040, si rien fait, la prévalence du diabète risque de doubler en Afrique.
Certes, le diabète n’est pas une maladie transmissible, mais il y a des prédispositions qui ont été constatées en la matière, a fait savoir le Dr Minkaïlou MAHAMADOU. Cela s’implique par plusieurs facteurs, notamment les facteurs environnementaux relatifs à la nutrition, au mode de vie. Mais c’est surtout l’ensemble de ces facteurs combinés qui fait qu’on peut être prédisposé à faire le diabète.
Pour la prévention du diabète, il a conseillé, entre autres l’hygiène de vie, c’est-à dire, pouvoir contrôler ce qu’on mange ; faire de activités sportives ; éviter la sédentarité, etc.
Il ressort de ses propos qu’au moins 7 % des Maliens sont diabétique.
A l’hôpital du Mali, a-t-il rappelé, le diabète constitue le premier motif de consultation au service d’endocrinologie et de diabétologie. Le plus souvent, c’est aux investigations liées à des complications chez certains patients qu’on se rend compte qu’ils font le diabète.
Selon le spécialiste, il ressort que la plupart des diabétiques ignorent qu’ils font le diabète. Parfois, ce sont les ophtalmologistes qui les envoient aux diabétologues, a expliqué le Dr Minkaïlou.
La présidente du Réseau des femmes médecins du Mali, le Dr Ténin SANOGO, a souligné qu’à travers cette activité, les femmes médecins ont voulu mettre gratuitement leurs compétences au service des populations de cette localité dans le cadre des festivités du 8 mars. Le Dr SANOGO a insisté sur le fait que le diabète est une maladie invalidante s’il n’est pas dépisté à temps.
Pour la présidente du réseau, le choix de la marraine relève du fait qu’elle est la seule femme Professeur au Mali en la matière.
Aussi, a-t-elle été choisie pour ses qualités de dynamisme et de dévouement dans la lutte contre cette maladie invalidante.
Par ailleurs, la présidente du réseau s’est réjouie de la grande affluence enregistrée en début de cette journée.
A noter que ces journées ont été caractérisées par des consultations et soins gratuits pour les populations par rapport à autres maladies.
Le CSCOM de Doumanzana compte 4 sages-femmes, 5 infirmiers et 2 médecins généralistes, une laborantine, 3 aides-soignants.
Seul bémol, le laboratoire de ce centre, selon la Directrice technique, Dr Cissé Raki M’BAYE, souffre du manque d’équipement, notamment un microscope défaillant, le manque d’échographie, et autres petits matériels.
Autres soucis majeurs au niveau de ce centre de santé, la crise de l’Association de santé communautaire (ASACO) qui paralyse un peu les activités depuis 2010.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin
