La jeunesse de Bamako vit dans un monde à part, sans repère moral ni encadreurs officiels dignes de ce nom. La drogue est devenue un produit de consommation que l’on rencontre dans tous les quartiers de la ville abandonnée aux hors-la-loi. On a l’impression que tous les jeunes de la capitale s’adonnent à la consommation de la drogue lorsqu’on sort dans les rues animées de la ville. Les apprentis chauffeurs qui ont l’âge d’aller à l’école n’ont aucun respect pour les passagers qui empruntent leurs Sotrama.
Même les autres usagers trouvent leur compte lorsque ces jeunes prennent leur dose de stupéfiants. Il y en de toutes les couleurs et de tous les noms, des appellations que les non-initiés ne comprennent pas. Le drame est que ces drogues font ravage dans la circulation routière en provoquant des accidents graves. Mais il n’y a pas que les jeunes apprentis chauffeurs qui sont abonnés à la drogue dans les rues de Bamako voire dans les villes moyennes.
On comprend ainsi les dérives sexuelles de ces jeunes qui n’ont rien à craindre dans la rue de Bamako. Les endroits les plus sombres de certains coins de la ville donnent l’occasion de voir les plus jeunes dans leur déperdition. Les jeunes filles qui fréquentent ces endroits sont aussi habituées à la drogue. Elles sont ainsi récupérées par les filières clandestines de la prostitution dont les parrains ne sont jamais visibles. Les maquis et les boites de nuits de la capitale sont leurs lieux de prédilection.
Et ce monde interlope rime avec la violence. Ces petits délinquants opèrent de jour comme de nuit dans la ville. Ils sont les auteurs des vols de motos et de véhicules. Certains se spécialisent dans le vol des sacs à main des femmes. A chaque fois qu’on met la main sur un voleur de moto grâce aux caméras de surveillance des maisons, on découvre qu’il s’agit de jeunes gens. Ce sont aussi des jeunes bien éduqués en apparence qui sont dans le réseau de cette mafia.
Tout le monde condamne ces violences, mais peu de gens s’en prennent aux réseaux de commerce des produits illicites. On rencontre les différents types de drogues sur les étals des vendeuses assises au bord des routes. Cela ne semble choquer personne, mais on crie sur tous les toits lorsque l’on voit une femme habillée en tenue décotée à la télévision nationale. Sacré pays de contraste !
Source : La Sirène