Le président du Niger semble nourrir une certaine inquiétude quand au devenir du Mali avec le départ des forces de l’opération Barkhane et de la Task Force Takuba.
Dans un entretien avec Le Figaro, le président de la République du Niger estime n’être pas en mesure d’imaginer ce que sera le Mali dans quelques mois. D’où son inquiétude.
« Cela m’inquiète beaucoup. Je suis incapable d’imaginer ce que pourrait être le Mali dans quelques mois. C’est pourquoi il est urgent que les autorités actuelles du Mali renouent avec leurs partenaires et recréent un cadre normal pour que la Cédéao puisse lever ses sanctions et que les forces internationales puissent, peut-être, se redéployer. Cela permettrait aussi de sauver l’acquis de la Minusma qui pourrait autrement être remis en cause par la dégradation de la situation. Dans le Gourma, par exemple, Takuba et Barkhane font un travail remarquable. Mais sans eux, la menace pèsera directement sur Gao et aussi sur Ménaka », a déclaré Mohamed Bazoum.
Interrogé sur la présence des forces paramilitaires russes de Wagner au Mali, le président nigérien a voulu rester prudent. Il évoque des « analyses » portées par la France. Néanmoins, Mohamed Bazoum assure qu’il est préférable d’avoir des structures étatiques dans nos pays que des entreprises privées. « C’est la raison invoquée par la France et je n’ai pas de jugement de valeur à porter sur les analyses portées par la France. Je comprends aussi qu’elle puisse considérer que les conditions n’existent plus pour rester au Mali. Je pense également qu’il est préférable d’avoir recours à des structures étatiques plutôt qu’à des personnels d’entreprises privées, dont l’éthique n’est pas très affirmée et dont l’action pourrait poser d’autres problèmes. »
La France a annoncé, jeudi 18 février 2022, le départ des forces de Barkhane et de la Task Force de Takuba du territoire malien. Le président français Emmanuel Macron fixe une échéance entre 4 et 6 mois pour le retrait effectif des forces françaises.
Source: actucameroun