Le Premier ministre a démissionné le jeudi dernier à la veille d’une motion de censure contre lui initié par les députés de l’Opposition et de la Majorité à l’Assemblée. A travers cette démission, ses proches estiment qu’il a privilégié la stabilité du pays face au bain de sang promis par certains acteurs politiques et de la société civile opposés à son maintien.
Les députés partisans de la motion de censure avaient-ils le soutien nécessaire pour faire partir Soumeylou Boubèye MAIGA ? La vérité ne sera jamais connue puisque le chef du gouvernement a démissionné avant même les débats sur la motion de censure déposée contre lui par une coalition des partis de l’opposition et de la majorité. Mais de sources proches de Soumeylou Boubèye MAIGA étaient convaincues que la motion de censure n’était pas une menace pour le Premier ministre. Car, soutiennent-elles, les rédacteurs de la motion ne disposaient pas les 2/3 des députés pour déposer le gouvernement, comme prévu par le règlement intérieur de l’Assemblée nationale en son article 96. « L’adoption d’une motion de censure à la majorité des deux tiers (2/3) des membres composant l’Assemblée nationale entraine automatiquement la démission du Gouvernement », stipule des dispositions de cet article. Or, le camp de oui n’avait que 71 députés qui étaient prêts à voter pour la motion de censure. Ce qui était loin du décompte pour faire partir le Premier ministre. Selon des confidences, en vue de gonfler sa liste, le camp favorable au départ du Premier ministre y avait inscrire frauduleusement près de 18 députés. Les mêmes sources indiquent qu’ils ont fait croire à ceux-ci que le président IBK était lui-même derrière la motion de censure. « C’est pourquoi au moment du dépôt de la motion, ils ont volontairement omis de lire la liste des signataires de la motion, contrairement à une disposition du règlement intérieur de l’Assemblée nationale » s’en défendent-elles avant de préciser que plus de 56 députés sur 146 soutenaient le maintien de Soumeylou Boubèye MAIGA. Il s’agit notamment des 20 députés de l’ASMA, un bloc de 13 députés du Nord, 12 députés du RPM, 11 députés de l’Adema ainsi qu’une partie des députés du parti ADP-Maliba et des non inscrits.
Donc, ce n’est pas pour éviter une humiliation que le Premier ministre a démissionné, nous affirment ses partisans. Pour eux, il a rendu sa démission afin d‘éviter à notre pays un bain de sang à Bamako parce que certains étaient dans la dynamique de faire descendre des individus malintentionnés dans la rue. Ils estiment aussi que le regroupement qui était prévu ce vendredi à Bamako ne visait qu’à contraindre des députés à voter en faveur de la motion de censure. Aussi, y’avait-il le risque d’affrontements en mettant en danger des innocentes vies. C’est ainsi que le Premier ministre Soumeylou Boubèye MAIGA, en toute responsabilité, a pris la décision historique de présenter sa démission. Il a ainsi évité à notre pays, le bain de sang que certains avaient savamment préparé. Ainsi, analysent-ils, l’histoire retiendra que par cette décision courageuse et hautement patriotique, il a évité à notre pays l’irréparable.
Par Sikou BAH