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DEGRADATION DU PATRIMOINE DE DJENNE : Les boucs émissaires

La ville de Djenné a été ajoutée sur la liste des patrimoines en péril le 10 juillet 2016 à Istanbul en Turquie par l’Unesco à cause de la dégradation aggravée de son patrimoine. Cette étape est un prélude au déclassement, ce qui inquiète le monde de la culture et du tourisme.

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La situation longtemps prévisible, puisqu’elle est le fait de notre propre comportement, à été alertée, mais n’a jamais été prévenue et gérer selon les recommandations de l’Unesco L’Unesco a mobilisé une forte délégation sous la conduite de Bandiougou Diawara, du patrimoine de l’Unesco à Paris, qui s’est rendue à Djenné pour rencontrer les autorités locales et le comité de gestion du patrimoine au niveau locale. Une proposition a été faite aux responsables locaux et nationaux c’est-à-dire au département en charge de la culture, pour une une réhabilitation de la ville. Mieux, le ministère des Domaines et des Affaires foncières aurait commis une mission pour faire l’état des lieux à Djenné. Les conclusions furent alarmantes. Mais cette inquiétude n’a jamais été prise au sérieux.

La sortie le lundi passé de Mme le ministre de la Culture sur les antennes de la télévision nationale a surpris plus d’un. Les acteurs et les défenseurs du patrimoine de Djenné sont étonnés de cette déclaration du ministre de la Culture qui disait en substance que le gouvernement à travers son département accueille favorablement cette mise de la ville patrimoine de Djenné sur la liste des patrimoines en péril.

Elle ajoutera que cela permettra à notre pays d’avoir des fonds. Cette situation n’est-elle pas voulue et entretenue pour avoir de l’argent de l’Unesco ? Ainsi, nous acceptons de détruire un patrimoine de plusieurs millénaires, pour après la restaurer avec de l’argent extérieur. On comprend mieux la responsabilité du département de la culture dans cette situation, car il a été inerte face à la dégradation du patrimoine de Djenné.

Aucune garantie ferme n’est acquise afin que la ville soit restaurée comme avant. Le manque d’intérêt à ce patrimoine est patent non seulement pour les responsables locaux, mais aussi le ministère qui, en aucun moment, s’est montré dynamique pour éviter la dégradation et la dévalorisation du patrimoine. On attend toujours de l’argent. Nous devons sortir de l’assistanat et compter sur nos propres ressources et initiative. L’Unesco aurait pu déclasser la ville patrimoine de Djenné, mais c’est à cause de certaines faveurs qu’elle bénéficie d’une mise sur la liste des patrimoines en péril. Sous la couverture de la crise, notre pays bénéficie de cette faveur sinon, la dégradation de ce patrimoine a commencé il y a près de dix ans.

Une mise sur la liste des patrimoines en péril est un recule. C’est comme si la ville perd deux étoiles sur trois. La perte de la troisième étoile équivaudrait à un déclassement. Qui dit déclassement dit perte du labelle Patrimoine Mondial. Par la faute des responsables locaux et du ministère de la Culture, Djenné perd son lustre.

Levy Dougnon

 

Source: lesechos

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