Les Maliens n’arrivent pas à comprendre que les jeunes ayant manifesté à Koulikoro contre la dégradation des routes soient privés de liberté. Pour eux, les responsables de la dégradation des routes devraient être à la place des manifestants qui ne font que réclamer justice. En tout cas, dans la ville de Koulikoro, la colère de la population ne retombe pas après ces arrestations qui ont eu lieu le 1er septembre.
Selon les habitants de la ville, c’est toute la population qui soutient les jeunes ayant manifesté contre la dégradation du réseau routier. L’une des raisons de la colère est l’impunité accordée aux entreprises qui construisent de mauvaises routes qui sont rapidement dégradées en une seule année. Ce mouvement de colère pourrait s’étendre à d’autres localités du pays.
Tout le Mali souffre de la dégradation des routes.Que ce soit des routes nationales ou régionales. Pourtant, le tableau présenté par les autorités routières est différent. Selon le gouvernement, en 2020, le Mali a étendu son réseau routier de 338 km de voies bitumées avec la finalisation de 7 projets majeurs, d’un montant total de 288 millions d’euros.
Les mêmes sources indiquent que le pays veut faire de 2021 l’année d’achèvement des chantiers prioritaires. Mais la mobilisation des financements reste le défi majeur. Malgré les contraintes, sept projets dont deux ponts pour un linéaire estimé à 338 km ont été réalisés en 2020, à en croire MakanFilyDabo, ancien ministre des Transports et des Infrastructures.
Tous ces travaux ont coûté 189 milliards FCFA (288 millions EUR). Il s’agit notamment de l’aménagement en 2×2 voies de la route Bamako-Koulikoro ; des routes Kangaba-Djoulafoundo, Yanfolila-Kalana, Kangaba-Djoulafoundo, Kayes-Sadiola. Il y a aussi la construction du 2e pont de Kayes (et ses voies d’accès) et du pont de Kayo (et ses accès) sur le fleuve Niger à Koulikoro.
Parmi les projets en cours, il y a une dizaine de routes d’un linéaire total de 270 km, dont l’aménagement en 2×2 de la voie reliant le 3e pont de Bamako à la RN6.
Le gouvernement a investi des moyens conséquents pour l’entretien des voies existantes. Le programme annuel de ces entretiens a, en 2020, porté sur un linéaire total de 15 300 km, dont 5 600 km de routes revêtues, soit 36,7%, et 9 700 km de routes en terre ou 63,3%. Mais, le réseau routier malien laisse à désirer.
A en croire des sources proches du dossier, le pays dispose d’un linéaire total de 89 024 km de routes dont 6 605 km sont bitumées, avec seulement 2 667 km (40,38 %) en bon état. Et 2 352,7 km (35,62 %) sont dans un état passable. Pour réparer régulièrement et mettre le réseau routier à niveau, le pays a besoin de 80 milliards FCFA par an.
Madou COULOU
Source: La Preuve