Le traitement gratuit du palu des enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes au mali, un programme à genou. A cause d’une négligence difficilement compréhensible, le traitement gratuit du palu chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes est presque devenu un programme à genou. Vu le programme chargé de la prise en charge et de la prévention, avec le nombre insignifiant de médicaments et de moustiquaires dont les structures sanitaires du pays disposent, il est illusoire de penser qu’il est possible d’obtenir à coup sûr un impact réel sur la lutte contre cette maladie chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes.
Le système public de santé du Mali en général, le programme national de lutte contre la paludisme et le traitement gratuit de cette maladie des enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes en particulier traverse une crise profonde et multiforme.
Pourtant, à observer les autorités en charge de la santé, dans leurs campagnes médiatiques et folkloriques, on a l’impression que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, avec, en perspective, le règlement à court terme la problématique de la demande de soins grâce au traitement gratuit du palu chez les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes. Mais, dans la réalité, on se rend compte que les structures de soins sont le théâtre de drames quotidiens dont nos gouvernants sont particulièrement allergiques.
Cheville ouvrière de la prise en charge et de la prévention, en principe, les blouses blancs ne sont certainement pas dans les conditions de remplir leur mission, tant les déficits qu’ils connaissent sont énormes. C’est même un euphémisme de parler de déficits.
En réalité, cette prise en charge du palu des enfants de moins de cinq (5) ans et les femmes enceinte n’existe presque plus. Elle a été négligée pour ne pas dire oubliée par les pouvoirs publics. En attestent les réalités et statistiques en vigueur dans les structures sanitaires sur toute l’étendue du territoire national.
A propos de la logistique, un médecin ayant requis l’anonymat souligne : « Au plan matériel, très peu de médicaments et moustiquaires sont mis à la disposition des structures sanitaires de la place. Une fois de stocks sont disponibles, ils sont finis et on n’en trouve plus ». Pour le moment, il y a quelques médicaments, mais très peu par rapport à la demande ; surtout en cette période de palu.
Perfusion 10% deux cartons (soit 48 perfusions) qui ne peuvent servir que 16 personnes seulement sachant qu’une personne peut traiter avec trois perfusions, perfuseur deux sachées, les comprimée paracétamols 500 etc. «Ces quelques médicaments disponibles ne peuvent même pas servir pendant un mois et cela termine ou on n’en aura plus pour le reste de l’année ».
S’agissant des moustiquaires, ces outils de prévention de cette maladie sont inexistants dans les centres de santé. La logistique pour un service aussi sollicité affiche une triste rupture de stocks.
Une autre source indique qu’il y a d’autres difficultés au niveau de la disponibilité de stocks de médicaments dans bien plusieurs structures socio-sanitaires de la place. En effet, explique notre interlocuteur, à chaque fois qu’un médicament manque, il est difficile de trouver d’autres. Les agents sont obligés de vendre les médicaments qui sont disponibles et destinés à la vente ou de faire des ordonnances que les parents des patients sont obligés d’acheter à la pharmacie ailleurs.
A Bamako, les services de santé se contentent des quelques médicaments qu’on met à leur disposition, étant donné que les autorités font croire aux populations que tout va pour le mieux alors que sur le terrain on ne sent rien.
Fatou Sylla
Source: L’Enquête