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Défection de la CMA et de la Plateforme: un gouvernement par défaut

Une divergence de vues, sur les quotas, entre Koulouba et les Parties signataires de l’accord de paix (Plateforme et CMA), a accouché d’un Gouvernement qui apparaît comme une véritable déception au regard des enjeux liés à la sécurité, à la réconciliation, à la demande sociale. Que s’est-il réellement passé ?

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La mise en place du Gouvernement Abdoulaye Idrissa MAIGA, selon nos sources, a donné du fil à retordre. Il fallait allier plusieurs impératifs, dont celui d’intégrer les mouvements signataires. Ce qui marquerait un pas supplémentaire après la réussite de la Conférence d’entente nationale. L’objectif était de donner une nouvelle impulsion au processus de paix et de réconciliation en cours dans notre pays depuis la signature historique de l’Accord pour la paix et la réconciliation. Ainsi, si les groupes armés ont bien pris le train de la paix, il n’en demeure pas moins qu’ils ont leurs exigences. Et ils les ont posés lorsqu’ils ont été consultés. La principale, apprend-on, est qu’ils entrent dans le Gouvernement à condition que le ratio suivant soit respecté : 10 % pour le président de la République ; 30 % pour le ‘’Mali’’ (comme disent les groupes armés) ; 30 % pour la CMA ; 30 % pour la Plateforme des mouvements du 14 juin. C’est le principe de la représentation équitable des Parties découlant de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger. Un principe au nom duquel la Coordination des mouvements armés (CMA) avait décidé de boycotter la Conférence d’entente nationale (CEN) qui s’est tenue du 27 mars au 2 avril dernier, au Palais de la culture de Bamako.
Ainsi, rapportent nos sources, pour la formation du Gouvernement Abdoulaye Idrissa MAIGA, ils ont remis au goût du jour la même exigence. Contrairement au cas de la CEN où ils sont revenus à de meilleurs sentiments, en prenant le train de la paix, suite aux diverses médiations (Haut Représentant du chef de l’État pour la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation ; Chef de file de la Médiation internationale, à savoir l’Algérie ; Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali), cette fois-ci, les mouvements armés ont fait preuve de radicalisme : soit les quotas sont respectés et nous rentrons, soit ce n’est pas le cas, alors il faudra faire sans nous.
Face à cette nouvelle intransigeance des mouvements armés, nous précise-t-on, le Président IBK aurait choisi de composer le Gouvernement sans eux. Ce qui, explique-t-on, a conduit le chef de l’État à revoir sa copie et à former un Gouvernement par défaut.
Il faut rappeler que selon les dispositions de la Constitution, le président de la République nomme les membres du Gouvernement sur proposition du Premier ministre. Autant dire qu’il ne devrait pas avoir les mains liées par des exigences de quotas en cette période transitoire et où la nouvelle Constitution n’est pas encore votée pour prendre en compte les exigences des mouvements armés.
L’on peut également parler de Gouvernement par défaut en raison des préoccupations de l’heure qui sont d’ordre social et sécuritaire essentiellement. En effet, nous fait savoir une source, le président de la République a dû se résoudre à maintenir certains ministres, pourtant décriés, en raison de leur connaissance des dossiers brûlants pour éviter le risque d’un éternel recommencement face à des grèves perlées (santé, promotion de la femme, enseignement) qui n’ont que trop duré.
Pourtant, des voix s’élèvent pour dénoncer la reconduction de ces ministres par qui tous les malheurs seraient arrivés.

Par Bertin DAKOUO

 

Source: info-matin

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