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Déclencher chaos et guerre civile mondiale : l’objectif de l’Etat islamique parfaitement décrit dans “le management de la sauvagerie”, ce manuel du parfait calife djihadiste

Pendant la convention démocrate aux Etats-Unis, quelqu’un a-t-il prêté attention au meurtre d’un prêtre de 86 ans en France, le père Jacques Hamel ? Les djihadistes l’ont égorgé dans sa propre église durant la messe du matin. Non ? Eh bien, ils devraient et voici pourquoi. Pour notre propre salut, nous devons comprendre ce que les djihadistes cherchent en semant les graines d’un tel chaos. Quelle stratégie militaire possible y a-t-il sous le massacre de 84 innocents sous les roues d’un camion à Nice ?

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En quoi la “cause” est-elle servie par la mort de 325 personnes, principalement des chiites, à Bagdad ? Ou dans celle de 80 personnes, principalement des chiites hazara, à Kaboul ? Cette année, entre le début du ramadan et le 27 juillet, 75 attentats ont eu lieu en 50 jours, perpétrés par différentes factions jihadistes dans le monde. Ce qui équivaut à une moyenne de 1,5 par jour, dans 21 pays et à 1 169 victimes, sans compter les blessés. Les 21 pays ou territoires attaqués sont la Jordanie, l’Irak, le Bangladesh, la Syrie, Israël, l’Afghanistan, le Liban, la Libye, la France, le Nigeria, le Pakistan, la Somalie, le Yémen, la Malaisie, la Turquie, le Mali, la Palestine, le Cameroun, l’Arabie saoudite, la Thaïlande et l’Allemagne. Seize de ces pays sont des pays à majorité musulmane. Oui, ces attentats ont été organisés par des groupes djihadistes disparates (tous professent la même idéologie) et nombre d’entre eux ont une direction et une structure identifiées. Mais semer le chaos dans les rangs de leurs ennemis est une stratégie que les groupes djihadistes modernes partagent tous. Que veulent-il obtenir ?

Il existe hélas une logique djihadiste sous cette folie. Daech suit à la lettre les commandements de son livre de prédilection, Idarat al-Tawahhush, ou Le management de la barbarie. Daech n’agit pas pour déclencher une guerre mondiale mais une guerre civile mondiale. Ce livre sur l’art du djihad a fait son apparition en ligne vers 2004. Il est attribué à un idéologue dont le nom de guerre est Abou Bakr al-Naji. Naji demande à ses disciples d’inciter à la haine inter-ethnique, inter-religieuse, et inter-courants religieux dans le monde entier afin que les sociétés finissent par se fracturer sur le soupçon et le désir de vengeance. Dans la logique de Naki, les musulmans sunnites seraient alors vus comme les principaux responsables – et c’est ce qui se passe – de l’intolérance et de la violence. Ils seront haïs et isolés en bloc. Naji va jusqu’à souligner qu’il est important de chercher à provoquer une riposte militaire lourde, d’État, contre les musulmans sunnites partout, pour que des populations entières de sunnites soient soupçonnées et attaquées par tous et se replient sur elles. L’idée est que “grâce” à de telles divisions, les sunnites ne trouveraient plus nulle part refuge face à des non musulmans en colère et des État qui sur-réagissent, sauf auprès des djihadistes, qui les recueilleront. A leur tour, les sunnites gonfleront les rangs des combattants djihadistes pour se protéger des représailles. Ecoutez bien : un monde divisé par les religions réunit les conditions idéales de l’établissement d’un “califat”. Si vous croyez que tout ceci n’est que pur délire de la par de Daech, réfléchissez.

C’est précisément par son adhésion à la gestion du chaos — Le management de la barbarie — que Daech est devenu le groupe terroriste le plus “efficace” dans l’Irak post-Saddam Hussein. Le gouvernement irakien, majoritairement chiite, a suivi sous le président Maliki le monstrueux jeu de stratégie religieux, de façon presque folle à tel point qu’il a, sans le vouloir, créé un climat au nord de Bagdhad étouffant pour les sunnites. Les sunnites se sont retrouvés isolés, sous siège, sans pouvoir et brutalisés par le régime chiite de Maliki alors que celui-ci ripostait aux attentats terroristes. Bien entendu, le gouvernement d’Irak ne faisait que réagir à la pression des attrocités de masse orchestrées par les djihadistes de Falloujah contre les chiites en danger en Irak. Mais, là encore, le gouvernement irakien a réagi à travers un prisme religieux et n’a pas réussi à isoler les terroristes de la population sunnite en Irak. Ces sunnites, un jour, se sont tournés vers Daech, dans l’espoir que l’organisation serait une protection contre le régime irakien. Et il y avait une certaine vérité dans cela. Auréolé de ses victoires en Irak du nord, Daech a reproduit la méthode du chaos en Syrie. Au début de la guerre civile en Syrie, Daech n’était pas l’armée rebelle principale à combattre Bachar al-Assad. Mais en maintenant sous pression le régime brutal d’Assad pour l’obliger à sur-réagir (un penchant légué de père en fils chez les Assad), Daech a réussi à convaincre assez de sunnites syriens qu’il était la seule armée capable de résister à Assad sur le terrain quand la communauté internationale a reculé. Là encore, ils n’avaient pas tort. Et c’est ainsi que le chaos, les divisions, la sauvagerie et la haine font prospérer Daech. Le seul maitre devant lequel le chaos cède est un tyran suprême.

Source: atlantico

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