La triste nouvelle est tombée ce dimanche matin. Diadié Soumaré, né au début des années 1940, au Mali, est décédé à Paris en France où il vivait avec sa famille depuis 1962. Diadié Soumaré est connu de toute la diaspora soninké en Europe. Il était jusqu’à son rappel à Dieu le président de l’Association pour la Promotion de la langue et de la culture Soninké (APS), poste qu’il occupait depuis la création de la structure il y a une quarantaine d’années.
Diadié était aussi le président du Festival international soninké (Fiso) dont la 5ème édition s’est tenue à Dakar du 21 au 25 février 2019. Lors de cette rencontre il avait dit, dans un long entretien accordé à Soninke.tv, ses convictions pour la langue et la culture soninké dont l’Aps et le Fiso sont des cadres d’expression privilégiés.
Du Fiso, il estime que l’événement « est un moment très important pour la communauté soninké et pour l’ensemble de l’Afrique de l’ouest. C’est un événement culturel et quand on parle de la culture, on parle du développement. Quand on parle du culturel, on fait abstraction des frontières. Nous considérons que notre culture, nos traditions doivent nous aider à dépasser ces frontières artificielles tracées par la colonisation, parce qu’elles n’ont pas d’existence réelle dans nos têtes, dans les relations qui nous lient les uns aux autres. »
Diadié Soumaré, très présent sur le terrain associatif et des ONG, a occupé, pendant plusieurs années, la fonction de président du Haut Conseil des Maliens de France.
Proche aussi des sans-papiers, il n’aura pas non plus ménagé sa peine pour promouvoir, avant même que la formule soit à la mod, le codéveloppement sur la base du volontariat. Dans l’intérêt des migrants et du Mali, il a facilité la réalisation de programmes conçus avec la Fondation Abbé-Pierre, le Haut conseil de la coopération internationale, le Fonds d’action sociale pour l’intégration et le Groupe de recherches et de réalisations pour le développement rural (GRDR), une structure qu’il a animée un temps avec son ami l’ingénieur Paul Schrumpf.
Pousser aussi chacun à se prendre en charge, Diadié Soumaré ne peut pas livrer d’autre message. Arrivé en France, il a effectué, sur les conseils du P. Robert Maréchal, alors curé à Saint-Denis, une formation qui l’a mené de l’apprentissage du français au certificat d’études puis au diplôme d’études comptables supérieures. Lui qui, en outre, fut délégué syndical CGT puis CFDT dans les entreprises dont il a été salarié. Fils de marabout, il avait préalablement projeté de se former, grâce aux économies d’un séjour en France, pour devenir marabout à son tour.
Source: Maliactu.info