Le bras droit du jihadiste Iyad Ag Rhaly, non moins N°2 du Hcua, Cheick Ag Aoussa, a perdu la vie dans une explosion. Les premières informations indiquaient que son véhicule avait heurté un engin explosif, mais ses camarades de la Cma rejettent cette hypothèse et exigent l’ouverture d’une enquête afin de clarifier les circonstances de son décès.

Depuis l’attaque contre le camp des réfugiés maliens basés au Niger, qui a occasionné la mort de 22 soldats nigériens, les rebelles de la Cma au Mali ne sont plus tranquilles. Une dizaine d’entre eux ont trouvé la mort dans la zone de Tinzawaten, alors que leur chef Cheick Ag Aoussa périssait dans une explosion de véhicule à la sortie du camp de la Minusma.

Dans un premier temps, on a rapporté que son véhicule avait sauté sur un engin explosif. Cette hypothèse ne semble pas convaincre la Cma, qui estime que le numéro 2 du Hcua et l’ancien bras droit d’Iyad serait victime d’un assassinat ciblé, et demande une enquête indépendante pour faire la lumière sur son assassinat.
Cheick Ag Aoussa est mort le samedi 08 octobre 2016. Il revenait d’une réunion au niveau du camp de la Minusma.

Le chef militaire du Hcua, l’un des commanditaires des tueries d’Aguelhok, Cheick Ag Awissa, n’était plus tranquille avec les tueries des militaires nigériens. Selon nos informations, «Cheick_Ag Awissa  était en réunion avec plusieurs autres membres de la Cma dans la base de la Minusma à Kidal avec les responsables de la force onusienne sur place». C’est  après la réunion et à la sortie de la base de la mission  onusienne, que sa voiture explose, et 10 minutes après, les soldats des Nations unies constatent les corps déchiquetés du N°2  d’Ansardine et chef des combattants de la Cma et de son fils.

Joint par téléphone, le porte-parole du Hcua, Almouzamile_Ag_Mohamed,  confirme la mort de Cheick Ag Awissa. Il a ensuite ajouté : «pour le moment, nous privilégions la thèse d’une bombe placée dans la voiture de Cheick_Ag_Awissa». Pour bon nombre d’habitants de Kidal, le chef des combattants de la Cma n’était plus en odeur de sainteté avec certains combattants qui lui reprochaient sa proximité avec les responsables politiques loin du terrain. D’autres disent clairement que c’est la sortie contre les militaires nigériens, ayant occasionné 22 morts, qui est à l’origine de son assassinant par les forces étrangères. Mais surtout sa connexion avec Iyad Ag Rhali.

«Le coup du Niger qui a fait 22 morts, uniquement des soldats  nigériens, n’est que l’œuvre de la Cma… La force Barkhane, selon nos informations, les aurait pistés et les aurait liquidés le samedi matin à Tinzawaten. Seuls deux ont été fait prisonniers. Le frère et le cousin de Bahanga sont parmi les morts. La mort de Cheick Ag Awissa ne serait que la continuité de cette affaire», affirme une source. Même si la Cma essaye de se dédouaner dans un communiqué, il y a aujourd’hui plusieurs preuves contre elle. Ce groupe travaille avec les terroristes et les jihadistes dans la zone de Kidal.

La Cma donne ses explications : «Cheick Ag Awissa revenait d’une réunion de sécurité organisée par la Minusma et regroupant les représentants de la Minusma, de Barkhane et de la Cma. Comme d’habitude, les véhicules des représentants de la Cma étaient stationnés à l’intérieur du camp de la Minusma pendant toute la durée de la réunion.

Sur le chemin de retour, au crépuscule, la voiture de Cheick Ag Awissa a explosé à environ cinq-cents mètres à la sortie du camp de la Minusma, causant la mort subite du regretté Acheick AG AWISSA qui était seul à bord. Tous les constats ont écarté le passage sur une mine : la voiture était donc piégée et il s’agit d’un assassinat ciblé. Tout porte à croire que l’engin explosif a été placé sur le véhicule du défunt pendant la réunion et dans l’enceinte du camp de la Minusma».

La Cma dit donc condamner avec la dernière rigueur cet acte criminel qui est loin de contribuer à la paix dans le contexte tendu où évolue le pays en ce moment et demande instamment à la Minusma et à Barkhane de collaborer avec elle pour l’ouverture d’une enquête diligente sur les circonstances de cet assassinat odieux, incontestablement prémédité, afin que les auteurs soient identifiés, arrêtés et punis.

Après la mort de Cheick Ag Awissa, les règlements de compte

Le berger  Dicko, sur sa page facebook, nous informe que dans la journée du 06 octobre 2016, une dizaine de 4X4 surarmés ont quitté la Cité interdite (Kidal).

Dans la même journée, ces transporteurs de pétards mortels ont rencontré quatre (04) autres partis de Tazalit au Niger. La jonction a eu lieu à Tin Doudou au Mali, où toute la journée les pauvres populations civiles proches du Gatia ont été malmenées et soumises à tout type d’exaction. C’était dans la commune de Sahene dans la région de Ménaka.

Les 14 véhicules sont rentrés samedi 08 octobre soir à Kidal-ville, avec au moins 20 civils prisonniers. SOS pour ces hommes dont le seul tort est d’être Imghad. Ils sont aujourd’hui séquestrés par la Cma à Kidal. Ce sont : 1-Hamiss Ag Alhousseini, 2-Ahmayad Ag Ibrahim, 3-Aharib Ag Malik, 4-Emacher Ag Ibrahim, 5-Mohamed Ag Alakan, 6-Haga Ag Anodine, 7-Tahamo Ag Idaye, 8-Sagdi Ag Dossane, 9-Rissa Ag Agadede, 10-Mohamed Ag Ihalou, 11-Ilyass Ag Alhader.

Au-delà de cette alerte du berger, la situation d’autres civils est inquiétante. À Sahen, dans la région de Ménaka, des blessés ont été retrouvés à Tinazeben à 30 km à l’est de Sahen, après le passage de la Cma. Il s’agit de : Attaher Ag Aldad (70 ans),  Hibaka Ag Sidi-Yehia (50 ans),  Youba Ag sidi-Yehia (30 ans),  Rhissa Ag Honna (55ans),  Cheikh Ag Ismaghil (35ans).

Tout cela se passe sous les yeux de la Minusma qui ne dit rien, alors que ce sont des civils qui sont entre les mains de la Cma à Kidal.

Sinaly KEITA

Source: Le Reporter