Avec comme thème « décentralisation et réformes de l’Etat », la 15ème édition de la journée nationale des communes du Mali s’est tenue du 11 au 13 mai dernier au centre international de conférence de Bamako (CICB). Les travaux d’ouverture de la rencontre étaient placés sous l’égide du colonel Assimi Goïta, président de la transition et ont nécessité la participation de presque l’ensemble des élus locaux du Mali, des membres du gouvernement, des gouverneurs, des partenaires techniques et financiers du pays.
Le processus des réformes prend en compte toutes les composantes de l’Etat, à savoir le processus politique, institutionnel, sécuritaire, économique et socio-culturel, selon le Dr. Choguel Kokalla Maïga. Parti pour représenter le colonel Assimi Goïta, le PM annoncera que des acquis ont été engrangés suite aux réformes menées par la transition rectifiée. Sur lesquels figurent le parachèvement du processus de réorganisation du territoire ; l’élaboration d’un projet de nouvelle constitution ; la réforme du système électoral ; la relecture des principaux textes de l’administration et de la décentralisation. S’y ajoute la poursuite du chantier de la réorganisation en cours, lit-on dans son discours d’ouverture. Des acquis qui, enchaîne le PM, contribueront à l’amélioration de la gouvernance administrative et institutionnelle des collectivités territoriales. La tenue de la journée nationale des communes du Mali n’est pas une rencontre banale. Elle traduit le lien entre le président de la transition et les acteurs de base (élus locaux) qui représentent l’Etat. Aussi, dit-il, cette journée magnifie le travail d’orfèvre, de fourmis et de soldats de développement des élus locaux à la base. Ces derniers jouent un rôle moteur dans la construction de paix, du vivre-ensemble et du renforcement de la cohésion sociale. La présente journée marque un moment de partages et d’échanges sur le processus de décentralisation du Mali. Une nation débout et résiliente en dépit des défis et des embûches se dressant sur son chemin, selon Choguel. Aussi, dira-t-il, des actions inscrites en droite ligne du processus de décentralisation et des réformes de l’Etat ont été entreprises par la transition avec le concours des élus locaux. Parmi lesquelles figurent la décision d’organisation les différents scrutins électoraux en vue ; la mise en circulation de la carte d’identité nationale biométrique sécurisée ; la mise en œuvre intelligente de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger ; la lutte contre l’insécurité sur toute l’étendue du pays, l’adhésion des citoyens au projet de la nouvelle constitution ; l’opérationnalisation de la nouvelle organisation territoriale du pays… Le PM trouve que le Mali est, de nos jours, une nation remise débout. Puis de rapporter que le président de la transition a fait du retour de la paix, de la sécurité, de la reconstruction du pays et de la cohésion nationale « les axes prioritaires de la transition ». Cela, ajoute-t-on, conformément à la vision et approche proprement maliennes venant des acteurs maliens.
Les élus donnent espoir aux autorités de la transition
Pour l’aboutissement des réformes institutionnelles, politiques et autres en cours dans le pays, ils sont désormais des centaines d’élus locaux à promettre un soutien indéfectible aux autorités de la transition. L’annonce a été solennellement faite à la suite des trois jours d’échanges au CICB. Présent aussi bien lors de l’ouverture qu’à la clôture de l’évènement, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a estimé que le thème de cette année réaffirme la continuité logique de l’engagement du département et des élus à contribuer à l’édification du plus grand chantier institutionnel, politique et social en cours au Mali qui est la décentralisation. Cette journée reste incontestablement un grand espace où les élus du pays et les partenaires étaient conviés à partager leur savoir-faire, leur expérience et vision dynamique portant sur la décentralisation. Elle constituait, en outre, un cadre de dialogue entre le chef de l’Etat et les élus, poursuit le colonel Abdoulaye Maïga. C’est une étape importante dans la volonté des plus hautes autorités à concrétiser le processus de décentralisation. Lequel se caractérise par la mise en œuvre de plusieurs chantiers, notamment le parachèvement du processus de réorganisation territoriale par la création des cercles, arrondissements et des communes ; la réforme du système électoral ; la revalorisation des autorités traditionnelles et coutumières dans la gestion des affaires…, lit-on dans le discours du ministre colonel Maïga. Via les importantes réformes en cours, le Mali se trouve désormais avec 19 régions, 156 cercles, 815 communes et le district de Bamako, se réjouit Yacouba Traoré, président de l’association des municipalités du Mali. Au nom de l’ensemble des élus locaux du pays, il a félicité le gouvernement pour les efforts et rappelé les nombreuses attentes des élus vivant parfois dans des conditions précaires. Le président a rassuré le gouvernement en précisant que l’accompagnement des élus ne fera aucun défaut pour l’aboutissement des réformes (constitutionnelles, politiques et autres) en cours dans le pays. Suite aux trois jours de travaux, les élus ont fait part de leur « soutien total » à Assimi Goïta et son équipe pour la réussite de la transition et l’aboutissement de toutes les réformes en cours. À cet effet, « les élus locaux s’engagent à s’investir totalement pour l’adoption du projet de la nouvelle constitution », ont-ils annoncé lors de la clôture des travaux. Une déclaration qui donne espoir aux autorités face aux politiques et religieux opposés à l’adoption de la nouvelle constitution.
Mamadou Diarra
Source : LE PAYS