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Décentralisation et ingénierie du développement local : DE NOUVEAUX DIPLOMES SUR LE MARCHE DE L’EMPLOI

Ils sont 52 auditeurs, dont 12 femmes, de la promotion (2014-2016), tous diplômés de l’Institut universitaire pour le développement territorial (IUDT), à être versés sur le marché de l’emploi. Ces universitaires, fraichement émoulus, constituent la 8è promotion de l’établissement universitaire.

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La sortie de cette promotion, couplée avec le 10è anniversaire de l’IUDT, a eu lieu jeudi dernier dans les locaux de l’institut. La cérémonie s’est déroulée en présence du parrain de la promotion, le président du Haut conseil des collectivités (HCC), Mamadou Satigui Diakité, et nombre d’invités de marque.
Les récipiendaires ont bénéficié pendant deux ans d’un enseignement basé sur des modules. Ils ont obtenu un master en option décentralisation et en ingénierie du développement local. Désormais, ils sont munis de leurs précieux parchemins.
La cérémonie de remise des diplômes de fin de cycle a été suivie d’une conférence-débat sur le thème « régionalisation, concept, enjeux, défis et perspectives », animée par le conseiller technique au ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Bakary Bagayoko. Le conférencier a défini la régionalisation comme un système d’administration s’inscrivant dans la décentralisation. Selon lui, le concept comprend deux formes. La déconcentration régionale, consistant  en une «simple» déconcentration de l’Etat au niveau régional, en cours depuis les années 1989 et la décentralisation régionale basée sur une collectivité  territoriale régionale, disposant de compétences renforcées pour assurer la  coordination du  développement.
Par ailleurs, il a expliqué que cette option a été prise dans le cadre des Etats généraux sur la décentralisation et de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
L’orateur a aussi levé toute équivoque sur une probable confusion entre la régionalisation et le régionalisme. Pour lui, la régionalisation se met en place dans le cadre d’un Etat unitaire, conformément aux principes constitutionnels de la libre administration des collectivités. « Elle devrait consacrer la prééminence de la région comme niveau pertinent pour coordonner et intégrer les visions, les plans et les programmes des autres collectivités et l’Etat dans le développement des compétences respectives », a commenté le conférencier.
M. Bagayoko a poursuivi son intervention en indiquant que l’intégration territoriale, le développement régional et local et la refondation de l’Etat restaient les trois enjeux majeurs de la régionalisation. Le conseiller technique a rappelé l’exemple des Empires du Ghana, du Mali et de l’Empire Songhaï qui avaient opté pour cette forme d’organisation administrative. « Malgré les avancées, de nombreux défis jalonnent le processus de régionalisation. Ces défis sont, entre autres, le renforcement du rôle de la région  dans le développement économique territorial pour mieux prendre en compte sa position d’interface dans la territorialisation des politiques publiques, l’adaptation des textes de base de la décentralisation au contexte de la régionalisation». Sur ces aspects, le conférencier renvoie simplement aux lois 93-008 du 11 février 1993, 95-022 du 20 mars 1995, 96-025 du 21 février 1996 et celle du 7 février 2012 modifiée, portant Code des collectivités territoriales. Le conférencier est d’avis que ces réformes contribueront à améliorer la représentativité et à renforcer le processus de décentralisation et la démocratie.
Par ailleurs, M. Bagayoko a soutenu que la régionalisation constituait un élément essentiel de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale signé le 15 mai et le 20 juin 2015.
Il est également ressorti de son exposé que les mesures envisagées sur le plan institutionnel de l’Accord pour la paix, sont entre autres, la mise en place des autorités intérimaires et d’une police territoriale. Il s’agira aussi  d’élire des conseils de cercle au suffrage universel direct et de transférer des services techniques de l’Etat aux collectivités territoriales, en fonction des compétences transférées.
Quant au président de la commission d’organisation de la sortie de la 8è promotion de l’IUDT, Oumar Diakité, il a souligné la qualité de la formation dans son institut. Il a invité les nouveaux diplômés à bien servir l’Etat avec loyauté et honnêteté, à travers les connaissances acquises lors de la formation. Il a, par finir, souhaité une bonne collaboration entre son établissement universitaire et le Haut conseil des collectivités.
« Nous auditeurs, avons l’intime conviction que notre formation est bonne, voire excellente », a dit la présidente du Collectif des sortants de l’IUDT, Mme Diallo Fatoumata Abdoulaye Diallo. Elle a souhaité que « le travail de l’institut, dans le cadre de la formation initiale et continue des acteurs de la décentralisation et du développement local, soit reconnu à sa juste valeur ». Mme Diallo a aussi réclamé, avec insistance, l’opérationnalisation de la formation doctorale au sein de l’établissement.
Le parrain de la promotion, pour sa part, a précisé que les 52 auditeurs sont de nouvelles ressources humaines mises à la disposition des collectivités et au service de la décentralisation. Il a aussi délivré de précieux conseils à ses filleuls. « Futurs collègues administrateurs, financiers et planificateurs des collectivités, votre mission essentielle sera de gérer, d’administrer, de planifier, de sensibiliser, d’informer et d’aider les collectivités à se développer », leur a-t-il dit. Enfin, le président du HCC a souhaité que le savoir-faire et le savoir-être puissent inspirer les récipiendaires. Il a invité les promotions futures de l’institut à intégrer l’attachement au travail et la quête de l’excellence.
S. Y WAGUE

Source : Essor

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