Le Maroc est un pays attractif pour des immigrés venus de différents pays africains. La présence subsaharienne sur le sol marocain est de plus en plus visible, vu le nombre important des contingents de migrants qui choisissent de s’installer dans différentes villes du Maroc, notamment dans les métropoles telles que Casablanca, Rabat, Tanger.
Cette présence subsaharienne intervient dans un contexte particulier. En effet, depuis le début des années 1990, le Maroc, qui à l’origine était connu comme un pays d’émigration, est de plus en plus traversé par des migrants subsahariens en route vers l’Europe. Les difficultés rencontrées aujourd’hui pour arriver au vieux continent contribuent entre autres à une installation de ces migrants de transit au Maroc.
Ces migrants sont originaires d’une quarantaine d’Etats africains. La majorité d’entre eux, selon le ministère de l’Intérieur marocain, sont originaires du Mali, du Sénégal, de la Gambie, du Nigeria et du Ghana. Certains viennent même de pays lointains tels que l’Éthiopie, la Somalie, Djibouti et l’Erythrée. A ces émigrés s’ajoutent un nombre considérable d’étudiants. L’effectif des étudiants subsahariens s’accroît considérablement depuis quelques années. Aujourd’hui, les effectifs de ces étudiants fréquentant des établissements publics et privés sont estimés à plus de 10.000.
Selon une étude réalisée conjointement par le Centre d’Etudes et de Recherches Démographiques (CERED) du Maroc et le Conseil de la communauté marocaine à l’étranger (CCME), ces émigrés trouvent parfois de petits emplois occasionnels dans le secteur informel : la construction, l’agriculture et la vente ambulante. Aussi, ils sont plus souvent recrutés par des particuliers plutôt que par des entreprises. Quant à l’accès au marché formel du travail, il reste conditionné par l’obtention de documents valables. Dans les grandes villes marocaines, les migrants économiques sont en concurrence avec les nationaux pour un nombre restreint d’emplois manuels.
Pour humaniser les conditions de leur vie, le roi marocain Mohamed VI a, en septembre 2013, donné des instructions au gouvernement marocain pour faire cesser les refoulements et autres tracasseries auxquels les migrants africains sont confrontés. Le roi a également ordonné la régularisation de certaines catégories des migrants sans papier, en majorité des subsahariens, résidant illégalement depuis de nombreuses années dans plusieurs villes du pays. Ils seraient, selon le ministère marocain de l’Intérieur, entre 25.000 et 40.000, et la plupart ont choisi de s’installer au Maroc.
Entre le 1er janvier et le 31 décembre 2014, les immigrants établis illégalement au Maroc pourront régulariser leur situation. Il s’agit, selon le ministère chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la Migration, des étrangers conjoints de ressortissants marocains justifiant d’au moins 2 ans de vie commune, des étrangers conjoints d’autres étrangers en résidence régulière au Maroc et justifiant d’au moins 4 ans de vie commune, des enfants issus des deux cas susvisés, des étrangers disposant de contrats de travail effectifs d’au moins 2 ans, des étrangers justifiant de 5 ans de résidence continue au Maroc, et des étrangers atteints de maladies graves et se trouvant sur le territoire national avant le 31 décembre 2013.
Le ministre marocain de l’Intérieur, Mohamed Hassad, avait indiqué que les conditions d’éligibilité à la régularisation demeurent plus flexibles et moins exigeantes que celles imposées par d’autres pays d’accueil de migrants. La même source précise que, “la loi relative au séjour des étrangers au Maroc accorde toutes les garanties nécessaires à ces personnes et confère une protection particulière aux femmes enceintes et aux mineurs”.