Dans les régions du Centre, la MINUSMA aide les élus locaux à rendre compte de leur gestion aux populations. Ce sont 37 ateliers de restitutions publiques de la gestion des affaires locales au titre de l’exercice de 2019-2020 que la Division des Affaires Civiles (DAC) de la MINUSMA à Mopti a déjà appuyés depuis le 1er juillet 2021, dans plusieurs communes des régions de Bandiagara, Douentza, Mopti, San et Ségou.
« Lors de la toute dernière session à Koro, j’ai noté un engagement réel des participants qui ont fortement souhaité la continuité de l’appui de la MINUSMA pour que les restitutions se poursuivent l’année prochaine », a rapporté Moctar NIANGALY, facilitateur de la session de Koro, en sa qualité de membre de la Coordination régionale des organisations de la société civile, qui a rappelé que la dernière restitution publique de Koro remontait à 2017.
Cet appui financier et technique de la MINUSMA à l’organisation des restitutions publiques du compte administratif et du bilan annuel du Programme de Développement Economique Social et Culturel (PDESC) des municipalités du Centre, entre dans le cadre de la mise en œuvre d’un des piliers de la DAC se rapportant à la restauration de la gouvernance locale. Afin de mettre les ressources nécessaires à la disposition des communes ciblées, la MINUSMA a financé deux projets à impact rapide portant sur l’ « Appui à la restauration de la redevabilité des élus locaux communaux, à travers l’organisation des restitutions publiques de l’Exercice budgétaire 2019-2020 dans 40 communes affectées par la crise dans les régions de Bandiagara, Douentza, Mopti, San et Ségou ».
L’Agence pour le Développement Régional (ADR) de Ségou et le Conseil régional de la société civile de Mopti constituent les deux principaux partenaires de mise en œuvre de ces deux projets à impact rapide portés par la DAC-MINUSMA. Sur les 40 communes soutenues par ces projets, il ne reste que trois communes, dont une à Ségou et deux de Mopti, qui devront organiser leurs restitutions publiques avant la fin du mois d’août.
« … promouvoir la transparence dans la gestion des affaires publiques, gage d’une gouvernance à laquelle aspirent toutes les communautés »
À travers ces restitutions, « nous soutenons les entités territoriales de façon à promouvoir la confiance entre les élus locaux et les populations des communes ciblées. Cet exercice appelle d’une part, les élus, en l’occurrence les Maires, à présenter aux communautés la gestion détaillée du compte administratif et d’autre part, interpelle les populations à s’acquitter de leurs obligations et devoirs envers leurs communautés », a expliqué Papy Christian TSHIENDA, l’un des Officiers de la Division des Affaires civiles, chargé de ce projet.
L’Officier de la DAC-MINUSMA originaire de la République Démocratique du Congo, témoignant être ressortissant de communautés affectées par des conflits, dit se sentir proche des communautés du Mali. Il affirme en tirer son engagement à servir pour la paix au Mali, en plus de sa passion du management de projet et de son expérience professionnelle auprès de sa propre communauté. « Je comprends les problèmes des communautés maliennes qui ne sont pas vraiment différents de ceux de chez moi. De ce fait, gérer en particulier ces projets relève pour moi d’un dévouement et d’un engagement personnel à soutenir les communes afin de contribuer à leur bon fonctionnement, et promouvoir la transparence dans la gestion des affaires publiques, gage d’une gouvernance à laquelle aspirent toutes les communautés », a indiqué celui qui est déployé à Mopti depuis près de sept ans.
Pour la mise en œuvre du volet de renforcement des services administratifs et sociaux au niveau local de son mandat, la DAC-MINUSMA s’appuie essentiellement sur ses Assistants de Liaison Communautaire (ALC) qui, notamment grâce à leur connaissance du milieu, constituent la cheville ouvrière de l’organisation de ses activités sur le terrain. « Avec mes collègues ALC, nous formons une équipe dynamique qui nous permet d’assurer un suivi effectif des activités sur le terrain avec nos partenaires et auprès des communautés que nous appuyons », a avancé TSHIENDA, tout en précisant que le bon déroulement de ces projets repose sur l’esprit d’équipe au de la DAC-MINUSMA de Mopti et sur l’étroite collaboration avec les partenaires de mise en œuvre.
La MINUSMA contribue à la mise en place d’un cadre permanent de dialogue au sein de ces communes
La plus récente session de restitution publique a eu lieu les 4 et 6 août 2021, respectivement dans les communes de Haïre dans le cercle et la région de Douentza, et de Socoura dans le cercle et la région de Mopti. Dans la même veine, le 31 juillet, les communes de Bassirou, dans le cercle de Mopti et celle de Dandoly, dans le cercle de Bandiagara ont simultanément présenté leur bilan de la gestion 2019-2020 à la population. Koro et Sangha, deux communes de la région de Bandiagara, ont bouclé leurs sessions respectives de restitutions publiques de la gestion des affaires locales, les 26 et 29 juillet 2021, sous la présidence de leurs autorités communales. Au cours de ce mois de juillet, d’autres communes des régions de Bandiagara, Douentza, Mopti se sont aussi prêtées à l’exercice : Konna, Sio, Bandiagara, Dandoly, Kendié, Djenne, Fakala, Nemabadenya- Kaffo, Bankass, Dimbal, Ségué, Ségué-Iré, Koro, Bondo, Sangha, Madougou, Segui-Ire, Douentza, Tenenkou et Youwarou.
Le 15 juillet 2021, c’était au tour de la commune de Lanfiala, une commune du cercle de Tominian dans la région de Ségou, de tenir sa session des restitutions publiques sur la gestion des affaires locales. Il s’agit de la dix-neuvième commune de la région de Ségou sur les 20 ciblées dans le cadre de cet exercice. À San et Ségou, les communes concernées sont celles de Timissa, dans le district de Tominian, celles d’Ouolon, Somo, et San dans le district de San. Ont déjà été touchées les communes de Saloba, Folomana KoKry, Bokuy Were dans le district de Macina ainsi que celles de Pogo, Siribala, Yéredon Saniona, Mariko, et Kala Siguida dans le district de Niono.
En apportant son appui aux élus locaux afin qu’ils rendent compte de la gestion des affaires locales à leurs administrés, la MINUSMA facilite ainsi la mise en place d’un cadre permanent de dialogue au sein de ces communes. Lors des échanges animés entre les élus locaux et leurs contribuables, le faible taux de recouvrement des impôts et le retard dans la tenue des restitutions ont été identifiés parmi les principaux défis auxquels sont confrontées les communes. Dans cette optique, le soutien financier et technique de la MINUSMA à ces restitutions publiques aide à remédier au retard accusé dans la mise en œuvre de ces restitutions, tout en contribuant à améliorer la gouvernance et la transparence dans la gestion des affaires locales.
À l’issue de ces restitutions publiques, les participants à ces diverses communes des régions du Centre ont formulé plusieurs recommandations, parmi lesquelles, la tenue annuelle, comme le veut la loi malienne, de la restitution publique de la gestion des affaires locales. Par ailleurs, ils ont préconisé l’organisation de campagnes d’information et de sensibilisation pour édifier les communautés sur l’intérêt de l’accomplissement du devoir citoyen de s’acquitter des impôts et des taxes ainsi que sur l’importance des actes d’état civil, ainsi que sur le maintien de la paix et la cohésion sociale. Entre autres, ils se sont aussi prononcés en faveur de négociations avec les groupes armés pour faciliter la réouverture des écoles.
En somme, ces restitutions publiques ont rassemblé 970 participants dont 237 femmes, parmi lesquels des élus et des fonctionnaires municipaux, des agents des services déconcentrés de l’État, des chefs de villages et de quartiers, des jeunes, ainsi que des représentants de la société civile.
Source : Bureau de la Communication Stratégique et de l’information publique de la MINUSMA