Le ministre de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des sceaux, Mahamadou Kassogué, était, hier mardi 15 août 2023, devant les membres du Conseil national de transition (CNT) pour expliquer les mesures prises par le gouvernement en matière de cybercriminalités au Mali qui ne cesse de prendre des proportions inquiétantes.
Selon Mahamadou Kassogué : « Si ce n’est pas le Mali, aucun pays de l’Afrique de l’Ouest n’à créer le Pôle anti-cybercriminalité. C’est une recommandation des Assises nationales de refondation de créer un pôle pour ce domaine. Le Pôle a été créé, il y a eu un procureur, un juge d’instruction, et des juges au siège. Ce que nous disons à la population, les réseaux sociaux ont été créés pour faciliter les choses, avoir l’information rapidement, appeler les proches, ou faire des affaires dans les normes, faire des recherches, des achats, etc. Mais, dès que tu sors de ce cadre, et tu commences à insulter les gens, mentir, ou encore escroquer les gens, en ce moment, tu es en infraction ; donc tu auras la sanction que tu mérites, sans doute. A ce niveau, ceux qui font des vidéos qu’on appelle les ‘’vidéoman’’ font partie de ceux qui publient ces vidéos, et même ceux qui commentent sont concernés. Donc chacun doit faire attention », a largement expliqué le ministre de la Justice devant le CNT.
Et Mahamadou Kassogué de préciser : « On ne fait pas ça pour faire du mal à qui que ce soit ou pour créer des problèmes aux gens. On veut que les maliens respectent nos valeurs. Comme ça on peut exprimer nos pensées dans le respect sans problème, sinon dans le cas contraire, il y’aura des sanctions sévères. On a demandé aux présidents des juridictions, aux juges d’instruction, aux procureurs et aux brigades de sanctionner sévèrement ceux qui vont continuer sur le chemin, car ce n’est pas du tout normal que quelqu’un insulte les parents des autres ».
Pour rappel, dans un communiqué, en date du 10 août dernier, le Procureur du Pôle de lutte contre la cybercriminalité alertait les utilisateurs des réseaux sociaux sur les dérives que certains s’adonnent, à travers des propos et déclarations heurtant la sensibilité et contraires à la préservation de la paix publique.
« Ces propos contraire à la liberté de culte susceptibles de dresser les citoyens les uns contre les autres sont réprimés par le code pénal et la loi N°2019-056 du 5 décembre 2019 portant répression de la cybercriminalité et possible de poursuite pénal », précise le communiqué.
Avant d’annoncer : « En conséquence, le procureur du Pôle de lutte contre la cybercriminalité a décidé de l’ouverture d’une enquête judiciaire, en vue de l’interpellation de la traduction en justice des auteurs, coauteur et complice de ces agissements ».
En tout cas, il n’est un secret pour personne, depuis quelques semaines, une tension s’est installée entre certains jeunes sunnites et des chasseurs dozos, ou féticheurs sur les réseaux sociaux. Dans le cadre de la lutte contre la cybercriminalité, apprend-on, des interpellations ont déjà commencé pour résoudre ce problème. En effet, le lundi dernier, un jeune sunnite connu sous le nom de Bafa Fomba, sur les réseaux sociaux, a été interpellé pour des propos « attentatoires à la liberté de culte » et susceptibles de dresser les citoyens les uns contre les autres. Selon certaines indiscrétions, le jeune Fomba aurait été placé sous mandat de dépôt par le Procureur du Pôle judiciaire de lutte contre la cybercriminalité.
Mise en ligne : Moctar Koné
Source : l’Indicateur du Renouveau