Il est de retour. Un nouveau « rançongiciel » (ou ransonware) se répand depuis mardi, partout dans le monde. Plusieurs multinationales ont subi des pannes, et certaines ont même vu leurs systèmes informatiques « compromis ».
Dans de nombreux cas, les données des ordinateurs infectés se retrouvent cryptées. Pour pouvoir les récupérer, les entreprises sont alors invitées à verser une rançon en Bitcoins.
Cette monnaie « virtuelle », basée sur la technologie de la blockchain, est très prisée des hackers. Et ce, pour une bonne raison : « Le Bitcoin rend la transaction sûre et irrévocable, explique Alexis Roussel, dirigeant de Bity, une plateforme suisse d’échange de Bitcoin. Une fois le versement effectué, il est impossible de revenir en arrière. » Le Bitcoin, la rançon parfaite ? Pas vraiment.
Des rançons sans avenir ?
Les versements ne sont pas totalement anonymes. « Les paiements sont traçables, les adresses sont fichées par les policiers spécialisés, affirme Jacques Favier, secrétaire de l’association Le Cercle du Coin. Les données sont ensuite communiquées aux plateformes d’échanges de monnaies : les bitcoins en question deviennent alors difficiles à utiliser, comme des billets de banque dont on aurait listé les numéros. » Les rançons en Bitcoin « n’ont pas beaucoup d’avenir » conclut Alexis Roussel.
A terme, l’intérêt des pirates pour cette monnaie deviendrait donc limité. Selon Jacques Favier, une meilleure coopération internationale permettrait de restreindre le phénomène : « Si les détenteurs des adresses pirates sont dans des pays qui leur offrent une certaine bienveillance, c’est sur ces pays qu’il faut faire pression. Comme avec les paradis fiscaux », argumente-t- il.
« Irresponsabilité numérique »
En attendant, le Bitcoin reste un instrument difficile à appréhender par les institutions classiques. « Arrêter le bitcoin est impossible, appuie Jacques Favier. En interdire ou en restreindre l’usage va être très difficile. Vouloir interdire la cryptographie [qui sert de base aux crypto-monnaies, ndlr], c’est décider de laisser les portes ouvertes pour empêcher les voleurs de crocheter les serrures. »
Les experts interrogés affirment également que les rançons en Bitcoin sont loin d’être le principal problème en termes de sécurité informatique. « On oublie de dire que les Etats ont développé des outils de cyberattaques qui tombent aux mains des criminels, et que ces Etats ne protègent pas leurs institutions. Il y a une vraie irresponsabilité dans la gestion de la sécurité numérique », assène Alexis Roussel.
Par 20minutes.fr
Publié le 28/06/17 à 14h45
La rédaction