Après avoir appris qu’il a gagné au tiercé de PMU-Mali, son premier réflexe a été de se mettre en sécurité. Les premières informations qui lui avaient été données portaient sur un gain de 20 millions de F CFA. Il a décidé de se faire écrouer dans une gendarmerie de la place. Mais grande fut sa surprise lorsqu’il apprendra le lendemain que le gain ne valait que 2000 F CFA.
F. M. est un grand joueur de PMU-Mali. Selon ses proches, il ne rate aucune course. Il lui arrive même de jouer ses derniers sous même si sa famille ne mange pas. Il y a quelques jours, il est informé par un proche qui a la même combinaison que lui qu’ils ont gagné le jackpot et que la somme dépasse la vingtaine de millions.
A cette annonce, F. M. se rend à la gendarmerie la plus proche. Il demande au chef de poste de le mettre en isolement jusqu’au matin. Surprit, ce dernier lui demande la raison pour laquelle il doit l’enfermer pour le libérer le lendemain. F. M. lui rétorque qu’il vient de gagner au tiercé et qu’il a besoin de se sentir en sécurité avant d’empocher le montant.
Surpris, ce dernier le prend d’abord comme un malade mental. Il en parler avec un gendarme joueur. Ce dernier demande à voir le billet confirmant que F. M. a bel et bien gagné dans l’ordre. Les gendarmes décident donc de « satisfaire » les désirs du millionnaire potentiel dans l’espoir d’avoir leur part du gâteau.
Il est donc placé en garde à vue, comme il l’a demandé, mais avec une attention particulière. La cellule est bien nettoyée avant d’installer le locataire fortuné. Du thé à la viande grillée, en passant par tous les traitements dignes d’un hôte pas comme les autres, toutes les conditions sont réunies pour lui permettre de passer un agréable séjour.
Le lendemain, le chef de poste conduit le futur millionnaire à bord de son véhicule jusqu’au kiosque où il a parié. Souriant et roulant des mécaniques, F. M. s’adresse au revendeur de ticket.
« Je suis venu pour mes millions », dit-il. Pensant qu’il blague, ce dernier lui demande d’attendre son tour pour les empocher.
Quand son tour arrive, le revendeur lui tend deux billets de 1000 F CFA avec des mots de félicitations. Pensant que ce dernier, à son tour, blague, il lui demande d’arrêter son cirque et de lui remettre immédiatement ses millions. Après quelques moments, la tension monte d’un cran et les deux gaillards sont sur le point d’en venir aux mains. D’autres parieurs s’en mêlent. Certains exhibent le même billet confirmant que le montant du gain, c’est-à-dire 2000 F CFA net.
Le choc est tellement brutal que notre grand parieur F. M. perd quasiment la raison. Il est conduit à la psychiatrie où tout rentre dans l’ordre après une semaine d’observation. Le gendarme, ayant compris avoir fourni de vains efforts, disparait… dans la nature.
Drissa Kontao
LE CONFIDENT