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Crise sécuritaire: le défi de l’accès à l’eau potable

’Accès à l’eau et crise sécuritaire’’, c’est sous ce thème que notre pays a célébré hier la journée mondiale de l’Eau. En leur façon les organisations de la société civile et leurs partenaires ont marqué l’événement par une conférence de presse au Centre Djoliba, ponctuée par des témoignages ; l’organisation d’une rencontre de plaidoyer avec le ministre de l’Énergie et de l’eau ; la tenue des débats radio.

pénurie eau potable robinet

Les cibles de cette journée sont : les autorités nationales ; les PTF ; les services techniques ; les parlementaires ; les élus communaux ; les Organisations de la société civile (OSC) ; les citoyens ; la presse.
Le panel de la conférence de presse, une des activités phares de la journée, était animé par le CN-CIEPA/WASH, la Direction nationale de l’hydraulique et WaterAid.
Campant le décor le président de séance, Dounantié DAO du CN-CIEPA, a précisé que si le thème mondial de la journée, cette année, est ‘’Eau et emploi’’, c’est pour des raisons évidentes que notre pays a privilégié le thème ‘’Accès à l’eau et crise sécuritaire’’. En effet, a-t-il étayé, l’Assemblée générale des Nations Unies invite les États à consacrer cette Journée, selon qu’il conviendra dans le contexte national, à des activités concrètes, par exemple en attirant l’attention du public par la publication et la diffusion de documentaires ou en organisant des conférences, tables-rondes, séminaires ou expositions sur le thème de la conservation et de la mise en valeur des ressources en eau ou de l’application des recommandations de l’Agenda 21.
Il a rappelé que la journée mondiale est l’occasion d’amener les décideurs à garantir l’accès des populations à l’eau dans les zones d’insécurité. De façon spécifique, a-t-il fait savoir, il s’agit de : amener les autorités nationales à développer des alternatives d’intervention pour l’accès à l’eau potable dans les régions touchées par la crise sécuritaire ; amener les Partenaires techniques et financiers à accroître leur intervention en faveur de l’accès à l’eau potable dans les zones d’insécurité ; mobiliser l’opinion publique nationale en faveur de l’accès à l’eau potable dans les zones d’insécurité.
Le Directeur national adjoint de l’hydraulique (DNH), Yaya Aboubacar, a souligné que la capitalisation des efforts des acteurs a permis au sous-secteur eau de porter en 2013, le taux d’accès à l’eau potable à 65,3% au plan national, réparti à 70% en milieu urbain et à 63,3% en milieu rural. Ce qui revient à dire, a-t-il expliqué, que 6 sur 10 Maliens ont accès à l’eau potable ; 5 millions de nos compatriotes n’ont pas accès à l’eau potable. D’où un certain nombre de défis mis en relief par le Directeur national adjoint de la DNH : l’accroissement exponentiel de la population de 3,6% par an ; l’augmentation de la demande en eau, suite au phénomène de l’urbanisation ; la non-fonctionnalité de 25% des installations hydrauliques ; l’atteinte des OMD pour lesquels notre pays devait viser 82% de taux d’accès à l’eau ; l’insécurité qui fait que la majorité des investissements au Nord sont le fait des organismes internationaux ; l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) qui portent sur 100% de couverture en eau d’ici à 2030.
Le chargé de communication de WaterAid, Issiaka SANGARE, a souligné une double entrave à l’action des organismes humanitaires. Il s’agit d’abord de la destruction des infrastructures empêchant les ONG à intervenir pour fournir l’eau potable aux populations vulnérables ; ensuite l’insécurité qui crée des problèmes de déplacement (braquages, pose de mines antipersonnel). Aussi M. SANGARE a-t-il rappelé que selon OCHA, plus de 650 000 personnes ont un besoin criard d’eau. Or, a-t-il soutenu, sans eau, pas de développement et sans développement, pas de sécurité.
Il a enfin invité le gouvernement, dont c’est la responsabilité, à assurer la sécurité du personnel humanitaire pour lui permettre d’accomplir sa mission.
Les témoignages poignants de femmes du Nord (Mariam Mint Mohamed Lamine, de Raselma ; Aminata MAIGA, de Bourem), ont convaincu de la nécessité de redoubler d’effort, à tous les niveaux, pour l’accès à l’eau potable. L’absence de forages, des distances à parcourir qui peuvent atteindre 20 Km pour accéder à un point d’eau, la rupture en Aquatab, (un comprimé qui rend l’eau potable) ; sont entre autres difficultés évoquées. Excédées, par ce lourd fardeau, elles en viennent à se demander si les populations de leurs localités comptent parmi la population malienne.

Par Bertin DAKOUO

 

Source: info-matin

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