Une crise nutritionnelle, exacerbée par l’insécurité, frappe la commune rurale de Mondoro, dans le cercle de Douentza, région de Mopti. Selon des sources locales, au moins une centaine de personnes sont mortes de malnutrition, dans plusieurs villages de la commune.
Une malnutrition sévère sévit dans la commune de Mondoro, dans le cercle de Douentza, région de Mopti. La crise nutritionnelle a déjà fait plus d’une centaine de morts, indique les autorités locales. Rien que dans la semaine, dans le village de Tiguila, six personnes sont décédés par suite de malnutrition. Selon les autorités sanitaires maliennes, dans la commune de Mondoro, l’accès des populations aux services sociaux de base et leur approvisionnement est, aujourd’hui, difficile à cause de « la dégradation de la situation sécuritaire avec la présence quasi permanente des groupes armés, des voies d’accès minées et l’état de siège imposé aux villages de Niagassadiou, Douna et Tiguila.»
Une autre raison de l’aggravation de cette crise alimentaire et nutritionnelle est « la quasi inexistence ou le confinement du personnel sanitaire dans le seul CSCom de Mondoro. » « Les agents qualifiés des CSCom de Niagassadiou, Douna et Tiguila ayant quitté leurs postes pour la ville de Douentza, laissant ainsi la gestion des centres de santé aux aides-soignants et autres matrones », précise, dans un communiqué, le ministère de la Santé et des Affaires Sociales.
L’ONG Médecins Sans Frontières(MSF), joint par le Républicain, confirme avoir affecté temporairement quelques membres de son personnel de Mondoro dans d’autres structures médicales qu’elle supporte dans le district de Douentza. « Les activités dans le CSCOM de Mondoro sont néanmoins maintenues et MSF continue d’appuyer le ministère de la santé afin d’assurer la prise en charge gratuite des consultations ambulatoires, de la maternité, les urgences et hospitalisation. Il en est de même pour le traitement de la malnutrition et la vaccination des enfants au CSCOM de Mondoro. Pour le moment MSF ne dispose pas d’information sur le taux de malnutrition dans les villages. Une approche communautaire est en cours d’implantation. », précise MSF qui depuis 2017 appuie les différents services du Centre de Santé de Référence de Douentza et assure les références des CSCOM vers le CSRF, ainsi que le transfert des cas compliqués vers l’hôpital de Sévaré. Source: Le Républicain