La marche de l’opposition aura bel et bien lieu le samedi 8 décembre prochain à Bamako. Elle l’a réitéré dans un communiqué rendu public ce mercredi. Cette décision intervient alors que le même jour, une rencontre a réuni les responsables de l’opposition et plusieurs leaders religieux et coutumiers. Si l’annulation de la marche n’a pas été clairement exprimée, comme l’explique l’opposition, l’initiative avait pour but d’ « amorcer un dialogue social en vue de la décrispation et un apaisement de la situation politique au Mali ».
La délégation qui a effectué le déplacement était composée des chefs des familles fondatrices et des leaders religieux chrétiens et musulmans, dont le Cardinal Jean Zerbo et Ousmane Madani Haidara. Objectif : parvenir à une solution au climat politique tendu depuis la proclamation des résultats de la présidentielle. IBK élu président est fortement contesté par le leader de l’opposition, Soumaïla Cissé, et une importante partie des candidats à la présidentielle.
La médiation entreprise ce mercredi avait donc pour but d’harmoniser les positions entre opposition et majorité. Si le communiqué de l’opposition dément tout échange sur une demande d’annulation de la marche par les leaders religieux, il n’en demeure pas moins évident que la manifestation a été l’un des sujets d’échanges. L’opposition justifie sa marche par « la mauvaise gestion de la situation sécuritaire et politique du pays ».
Soumaïla Cissé et ses camarades persistent et signent sur « le caractère frauduleux » de l’élection d’IBK à la tête du pays. Selon eux, « il s’agit d’un pouvoir illégal et illégitime ». La reconnaissance d’IBK comme président a-t-elle été abordée dans les échanges ? « Faux », répond l’opposition.
Le 16 novembre dernier, l’opposition avait organisé une marche du genre. Elle a été réprimée par les forces de l’ordre et de sécurité à coup de gaz lacrymogène.
L’initiative des chefs coutumiers et leaders religieux peut se révéler comme « un échec », constatent certains observateurs du jeu politique malien, pour qui, le résultat était « prévisible ». Selon eux, le manque de crédibilité des notabilités culturelles et religieuses a rendu ces genres de médiation difficile. Les véritables clés de la résolution de cette crise politique sont entre les mains du chef de l’État Ibrahim Boubacar Keita. Pour Aly Tounkara, professeur à l’Université de Bamako « il serait mieux que le Président de la République prenne le devant pour entreprendre un dialogue ».
Source: studiotamani