Suite à la publication de la liste du gouvernement, le lundi 24 mai 2021, le président de la transition, Bah N’Daw et le Premier ministre, Moctar Ouane ont été arrêtés par les militaires puis conduits au camp de Kati situé à 15 kilomètres de Bamako. Dans un communiqué rendu public, le 25 mai 2021, le vice-président de la transition, Colonel Assimi GOÏTA accuse le Président de la transition, Bah N’DAW et le Premier ministre, Moctar Ouane d’avoir violé la charte de la transition. «Nonobstant les interpellations et négociations diverses engagées par le vice-président auprès des chefs d’Etat de la sous-région et de certaines chancelleries présentes au Mali en vue d’amener le Président de la transition et le premier ministre à respecter les prescriptions de la charte de transition, ceux-ci sont restés persistants dans leur posture. Ainsi, de par le serment prêté en même temps que le président de la transition et tenu par l’engagement patriotique pris devant le peuple malien ainsi que devant les forces de défense et de sécurité, le vice-président de la transition s’est vu dans l’obligation d’agir pour préserver la charte de transition et défendre la République en vue de placer hors de leurs prérogatives le Président et son premier ministre ainsi que toutes les personnes impliquées dans la situation », révèle le communiqué du vice-président de la Transition. Peu après leur arrestation, leur libération a été demandée par les démocrates épris de paix et de justice. La libération de Bah N’Daw et de Moctar avait été demandée par la majorité de la classe politique malienne, la société civile malienne, la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), l’Association Malienne des droits de l’Homme (AMDH), le Barreau Malien, la Communauté internationale à travers la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), l’Union Africaine (UA), l’Union Européenne (UE), l’organisation des Nations Unies (ONU) etc. Dans un Communiqué conjoint sur la situation au Mali rendu public, le 24 mai 2021, le Comité local de suivi de la transition, composé de la CEDEAO, de l’Union Africaine et de la MINUSMA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali), avec des membres de la communauté internationale, y compris la France, les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Union européenne, exprime sa profonde préoccupation face à la situation au Mali marquée par l’arrestation du Président de la transition, du Premier ministre et de certains de leurs collaborateurs. « Ils condamnent fermement la tentative de coup de force survenue à la suite de la publication du décret portant nomination des membres du gouvernement par le Président de la transition sur proposition du Premier ministre. Ils exigent la libération immédiate et inconditionnelle de ces autorités…», révèle le communiqué conjoint de la communauté internationale. Réuni en urgence le mercredi 26 mai 2021, le Conseil de sécurité de l’ONU a appelé «à la libération sûre, immédiate et inconditionnelle de tous les responsables détenus…». Ces différents appels ont finalement été entendus par l’ex- chef de la junte, Colonel Assimi GOÏTA, vice-président de la Transition qui a accepté de libérer les deux personnalités du pays, en l’occurrence Bah N’Daw et Moctar Ouane. A noter que ces deux personnalités ont démissionné de leurs postes respectifs, le mercredi 26 mai dernier.
Aguibou Sogodogo
Source: Le Républicain- Mali