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Crise malienne: l’Accord de paix d’Alger demeure « incontournable »

L’Accord de paix et de réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger, demeure incontournable » pour le règlement de la crise malienne, au moment où l’opération militaire française dans la région « Barkhane » bat de l’aile de l’avis même d’experts spécialistes du dossier du Sahel africain.

Ainsi et lors d’un débat organisé le 9 février courant, par le Sénat français autour de la présence française au Sahel, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, a exprimé son attachement à l’Accord d’Alger pour parvenir à une solution à la crise au Mali et dans la région du Sahel.

Mais la France, qui cherche un appui militaire pour ses opérations dans la région, notamment après les pertes parmi ses soldats au Mali, tente de dissimuler l’échec de ses forces au sein de « Barkhane » et de trouver des solutions d’ordre politique dont celle impliquant la mise en œuvre de l’Accord de paix d’Alger, comme l’a laissé entendre la ministre française des Armées, Florence Parly, en suggérant de « passer aux actes » en appliquant l’accord.

Elle s’exprimait ainsi devant les sénateurs qui lui posaient des questions lors du débat au Sénat sur le bilan de l’opération Barkhane au Sahel.

Le Drian a dit espérer que le sommet du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad), prévu les 15 et 16 février courant, à Ndjamena (Tchad) et auquel participera la France sera celui du « sursaut diplomatique et politique pour régler la question de l’insécurité dans la région du Sahel ».

Au cours de ce même sommet, il est prévu de discuter de la possibilité de réduire le nombre de soldats français engagés dans la région dans le cadre de l’opération militaire Barkhane qui mobilise plus de 5100 éléments sur le terrain et qui peine à réaliser des résultats concrets.

La multiplication des bavures de l’armée française au Mali et les difficultés rencontrées sur le terrain par l’opération Barkhane en plus de la colère grandissante dans la région du Sahel contre la présence française ont été à l’origine de la programmation du débat public par le Sénat.

Au cours de la même séance, la ministre des Armées a déclaré que « Barkhane n’est pas éternelle. Mais à court terme, nous allons rester, ce qui n’exclut pas que les modalités de notre intervention évoluent ».

La France s’attend à un plus grand engagement sur le terrain de la part de ses alliés européens, notamment depuis la mise en place de la force Takuba, l’été dernier, et qui compte quelque 600 éléments. Elle espère également un plus grand appui de la part des Etats-Unis sur le plan technique.

Dans la région du Sahel, Washington fournit à l’opération Barkhane des capacités de renseignement et de surveillance, notamment grâce à ses drones, du ravitaillement en vol et du transport logistique, pour un coût de 45 millions de dollars par an.

Malgré tout, l’avenir de cette opération militaire reste incertain. Selon l’historien militaire français et spécialiste des conflits, Michel Goya, Barkhane « ne peut plus durer plus de deux ans ».

« Nous sommes à une période-clé, on arrive en limite de l’acceptabilité de cet engagement par l’opinion publique française, c’est bientôt l’opération extérieure la plus longue de la Cinquième République », explique-t-il.

De son côté, le politologue Florent Compte Palassoe considère que la force Takuba censée renforcer l’opération Barkhane « n’aura pas d’impact décisif sur le terrain ».

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