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Crise intercommunautaire au pays dogon : le désenchantement du village d’Okoyeri !

La crise sécuritaire dans le pays dogon a provoqué une vague de déplacements chez les jeunes femmes et filles du village d’Okoyeri. Ce village a également connu neuf cas d’assassinats et des pertes de bovins, de chameaux, de caprins et d’ovins inestimables, sans compter de nombreux greniers pillés par des groupes armés.

Rien n’est plus comme avant à Okoyeri, un village dogon situé dans la commune rurale  de Kassa, cercle de Koro. Avec une population estimée à environ sept cents habitants, Okoyeri est l’un des villages qui ont déjà payé le plus lourd tribut à la crise sécuritaire que le centre du pays connaît il y a plus de deux ans.

Selon des sources bien informées, Okoyeri a connu, du début de la crise à nos jours, neuf cas d’assassinats. Le village a également perdu plus de  deux mille cent vingt-trois bovins, treize chameaux, des caprins et des ovins en nombres indéterminés, sans compter des nombreux greniers pillés par des groupes armés.

Traumatisées, les populations ont décidé de fuir les lieux. Du mois d’août à septembre 2018, plus de cinquante jeunes femmes et jeunes filles se sont déplacées vers des villes comme Bamako, Gao, Abidjan en Côte d’Ivoire, etc. Certaines sont même restées sans nouvelles. Aussi, plusieurs témoins précisent que parmi ces déplacées, il y en a  qui étaient déjà mariées.

Selon nos enquêtes, la plupart des femmes et filles déplacées vers Bamako, connaissent aujourd’hui des situations extrêmement difficiles. Certaines sont en état de grossesse. « Les familles d’accueil endurent également des difficultés avec ces déplacées, surtout celles qui sont en état de grossesse et celles qui  ont des enfants. Il est très difficile de leur trouver des travaux domestiques. Souvent, la famille d’accueil est contrainte de les prendre tous en charge. Maintenant,  même si cette famille d’accueil parvient à les nourrir, la question de logement pose toujours problème »,  a témoigné, sous anonymat, une dame d’une famille d’accueil à Sabalibougou dans la Commune V du District de Bamako.

Aujourd’hui, les parents et les maris de ces déplacées sont toujours inquiets dans leurs villages respectifs. Ils ont hâte de les voir retourner au bercail. Mais pour ces déplacées, retourner est un autre problème. Car, la plupart d’entre elles n’ont même pas de quoi se payer le billet-retour, même si la vie à Bamako devient de plus en plus, pour elles, un véritable calvaire.

Hamadoun Alpha Gallo, Correspondance particulière

 

 

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