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CRISE INSTITUTIONNELLE AU MALI : LE COUP D’ÉTAT DÉGUISÉ DU M5-RFP

L’ampleur de la grogne sociale en cours laisse craindre le pire. Au fil des jours, le sentiment d’actions préméditées afin de conduire le régime à l’erreur se dessinent. La récente tuerie, provoquée autours du domicile de l’Imam Dicko et sur les théâtres d’affrontement, semble être la goutte d’eau qui a fait déborder le vase : le M5 semble plus porté sur l’affrontement que la discussion. Si la médiation de la CEDEAO échoue, courons-nous le risque d’un coup d’Etat ?

Depuis Mai 2020, l’Imam Mahmoud Dicko a sonné la révolte. Ancien collaborateur d’IBK étant au haut Conseil Islamique et la fameuse mission des bons offices; Son appel profitera à certains anciens alliés d’IBK dont plusieurs acteurs du mouvement démocratique. La pression sera totale sur le régime conduisant à un bras de fer. L’opposition conduite par le mouvement du 5 juin (M5-RFP) finira par se radicaliser. Bien que sortie les vendredi 5 et 10 juin pour une démonstration de force, elle s’était scindée. Une tendance prônait le dialogue à l’image de l’imam Dicko et l’autre quant à elle demandaient le départ sans condition d’IBK.

Mis en minorité au départ par le leader religieux, ils pousseront des dents quand le mémorandum sera rejeté par l’actuel locataire de Koulouba. C’est ainsi que ce dialogue de sourds conduira à la marche ultime du 10 Juillet ayant eu les aboutissants que nous vivons aujourd’hui. La désobéissance civile qui fut prônée ce jour, a dégénérée: l’ORTM, le siège du RPM ou l’Assemblée Nationale ont été saccagés. Pendant tout un Week end la capitale Bamakoise a été assiégée, des magasins de commerçants dévalisés, des citoyens cambriolés et dépouillés; mort d’homme s’en est suivie. Des actes qui font penser aux évènements de 1991 à une différence considérable: Le peuple faisait face au Président Moussa Traoré qui a prédit l’enfer à la rue alors qu’IBK est victime du populisme de ceux-là qu’il a permis de remettre au premier plan alors qu’ils étaient effacés lors de l’arrivée de la junte de Kati.

A l’époque, Le Général régnait d’une main de fer et avait sevré le peuple de droits fondamentaux comme le syndicalisme ou la liberté d’expression. Pour le cas du candidat de 2018 affectueusement appelé BOUA, par le peuple, c’est la gouvernance dont il a hérité qui tend à conduire à cette grogne: le péril djihadiste, les législatives controversées et les frustrations sociales en sont la cause. Les tueries aux abords du domicile du Guide religieux meneur de la fronde le Week end dernier, compliquent la donne pour le pouvoir. La FORSAT a été vue et a fait des victimes. Depuis sa sortie à Sikasso, suite aux malheureuses législatives, cette force dédiée à la lutte contre le terrorisme est au cœur des interventions post-électorales. On note que les leaders du M5 restent boostés comme jamais. Ils n’entendent plus lâcher prise à l’image d’un Oumar Mariko qui dit ouvertement « être drogué par le sang des victimes ».

Au sortir de ces évènements tragiques ou le M5 RFP est tout aussitôt dommageable des évènements survenus le weekend du 10 juillet, La marche qui était annoncée pour le vendredi 17 juillet était à craindre. Partisans et commanditaires du M5 sont prêts à en découdre désormais avec les forces armées et la défiance à l’Etat est devenue légion. Car malgré les multiples médiations nationales et internationales, les membres du M5 RFP restent campés sur leur position. Et pourtant certaines concessions ont été faites par le pouvoir, concessions qui pouvaient permettre de reprendre le dialogue afin que les choses puissent rentrer dans l’ordre. Malgré les appels au calme et a la retenue de leur guide morale en la personne de l’Imam Mahmoud Dicko, et les multiples morts, les membres du M5 RFP n’en démordent pas. Vouloir pousser le Président de la République dans ses derniers retranchements ne profite pourtant à personne, et surtout pas au peuple Malien qui se voit obligé de vivre dans l’incertitude d’un lendemain meilleur et avec les répercussions néfastes d’un pays sans ministres dont l’économie est plus que jamais paralysée.

En prenant le pouvoir par la rue le M5 RFP sans clairement le dire veut conduire le peuple a un coup d’Etat. Ce scenario serait d’autant plus catastrophique qu’il ne serait profitable qu’a une poignée de politiciens qui manipulent aisément une foule en détresse. Ces mêmes politiciens qui il faut le dire ont mené ce combat a une époque a l’antipode de la nôtre. On se rappelle encore du coup d’Etat perpétré en 2012 dont nous ressentons encore aujourd’hui les effets néfastes que ce soit sur le plan économique, sanitaire, sécuritaire ou militaire. En bientôt dix ans la plaie de 2012 n’a pas totalement cicatrisé. Que faudrait-il alors espérer du même scenario aujourd’hui, de surcroit avec des politiciens qui nous l’avons vu, ont largement eu le temps de faire leur preuve. Il est temps d’enterrer la hache de guerre, que tout un chacun mette la patrie au-devant des ambitions personnelles et que nous nous remettions au tour de la table des négociations. Tout n’est pas perdu car une chose est sure les vrais perdants de tels évènements seront les Maliens dans leur ensemble et non ceux au-devant de la scène.

Au sortir de ces évènements qui ont secoués les pays, l’heure sera au bilan; au bilan des jeunes qui sont morts pour la patrie alors que d’autres étaient allongés dans leur salon; au Bilan des nécessités pour nos dirigeants de ne pas oublier qu’ils sont la aujourd’hui parceque tout un peuple ,et pas n’importe lequel, a eu confiance en eux; au Bilan de ce qui est a reconstruire et de ce qui est a construire et surtout au Bilan de ne pas laisser des politiciens avec une soif de vengeance nous mener vers un chaos alors que d’autres solutions sont possibles.

BAMOISA

Source: nouvelhorizonmali

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