Suite à notre article, «PERSISTANCE DES DÉLESTAGES : Les ménages dans la précarité, l’économie à l’agonie» (Le Matin N°609 du mercredi 22 mai 2024), nous avons reçu en inbox beaucoup de réactions, notamment des questions interpellant surtout la Direction générale d’EDM. Nous avons retenue les plus pertinentes car mettant en cause la transparence dans la gestion de la boîte et les mauvaises pratiques qui ont une grande part de responsabilité dans la crise énergétique que le pays traverse depuis de longs mois.
«Ils sont toujours là à crier qu’il n’y a pas d’argent, qu’ils sont endettés parce qu’EDM produit à pertes. Mais, qu’ils nous disent publiquement quel est le montant exact de leurs recettes mensuelles et combien la société dépense exactement chaque mois ? C’est facile de dire qu’il n’y pas d’argent, mais difficile d’expliquer certaines raisons qui créent cette situation», dénonce un consultant indépendant. Comme lui, ils sont nombreux à se poser des questions et à attendre des réponses claires de la Direction générale d’EDM.
«Selon nos informations, ils sont entre 3 000 6 000 agents au service de la Société énergie du Mali (EDM). Tous ces gens sont-ils dans le lot des travailleurs qui ne payeraient que 30 % de leur consommation d’électricité ? Que font les bénéficiaires de ces avantages ? Sont-ils monnayés aux gros consommateurs (industriels, boulangeries…) ?», s’interroge un compatriote de la diaspora.
A quel niveau estime-t-on le manque à gagner lier à de telles pratiques ? Quelle est la recette mensuelle pour combien d’abonnés prépayés et post-payés ? Quel est le montant des charges (salaires et autres avantages sociaux, combustibles, pièces de rechanges…) ? Pourquoi ne pas compresser une partie du personnel comme dans toute entreprise qui ne marche pas ?… Autant de questions que les Maliens se posent aujourd’hui face à une crise énergétique qui ne cesse de s’aggraver accentuant la misère sociale et détruisant le maigre tissu économique du pays.
«Au lieu de continuer à nous dire, nous sommes endettés et il n’y a pas d’argent, que les responsables d’EDM SA éclaircissent l’opinion en toute transparence en répondant aux questions que le Malien lambda ne cesse de se poser», ironise un lecteur.
A noter que ce sont des questions que nous nous sommes posés avant même cette crise et auxquelles nos investigations ne nous ont pas permis de répondre parce que nous avons été trimbalés entre nos interlocuteurs comme des balles de ping-pong.
Naby