L’on ne cessera jamais de dire que la crise que connait notre football est la conséquence de la partialité du ministre des Sports, Housseïni Amion Guindo. Tout au long de la crise, il a donné l’impression d’être neutre. Mais la suite des événements a permis de découvrir ses vraies intentions, celles de déstabiliser la Fédération malienne de football. Heureusement que la Fifa veut faire du Mali, un cas d’école.
Pour l’une des rares fois, le football malien est victime d’une crise sans précédent. Inutile de revenir sur les péripéties de cette crise. Parce que tout le monde sait que cette crise a d’autres explications à plusieurs niveaux. Bref c’est un conflit d’intérêt. Des supporters se sont laissé phagocyter par les dirigeants, qui n’ont plus d’arguments. Dommage que cette crise soit transportée au Tribunal Arbitral de Sports (T.A.S). Dommage que notre football soit pris en otage, conséquence de la suspension de notre pays. Et ce à cause de l’intrusion des pouvoirs publics du Mali, en violation des articles 14 et 19 des statuts de la Fifa, qui disposent que toutes ses associations membres doivent gérer leurs affaires de façon indépendante.
Mais ce qui est plus grave, bouleversant, écœurant et regrettable, c’est la gestion partiale de ce dossier par le ministre des Sports, Housseïni Amion Guindo. Comment et pourquoi ?
Quand cette crise a éclaté à l’issue de l’assemblée générale du 15 janvier 2015, les protagonistes se regardaient en chiens de faïence et avaient des positions tranchées. Ce qui compliqua la situation, et finalement en vertu des règlements du championnat national de ligue 1 quatre clubs ont été relégués en deuxième division pour avoir signé trois forfaits. C’est ainsi que les frondeurs ont tenté d’occuper par la force les locaux de la Femafoot, avec comme conséquence le passage à tabac d’un huissier et l’audition du président Baba Diarra par la gendarmerie. Mais qui pouvait éviter tout cela ? Sans doute c’est le ministre des Sports Housseyni Amion Guindo. Malheureusement, il n’a pas pu prendre ses responsabilités pour gérer cette crise. Pourtant, il avait deux solutions dès les premières heures: soit s’aligner derrière les textes de la Fédération ; soit gérer l’affaire à la malienne, c’est à dire faire savoir à la Fédération qu’au-delà des textes, le social au Mali prime sur tout. Entendons-nous sur une jurisprudence, en annulant la relégation des quatre clubs. Le ministre des Sports aurait mis tout le monde à sa place et le dossier clos.
Mais au contraire, la gestion de ce dossier par le département des Sports était plutôt incompréhensible. Comment le ministre Housseyni Amion Guindo peut-il reconnaitre le bureau fédéral dirigé par Boubacar Baba Diarra et continuer à recevoir des gens qui déstabilisent le même bureau fédéral ? Cependant, face au manque d’inspiration du ministre Poulo, le président IBK a profité de la 56ème édition de la finale de la coupe du Mali (Onze Créateurs -Stade malien de Bamako) pour le mettre devant le fait accompli: “Je ne me mêlerai pas de cette affaire. Je demande aux protagonistes de mettre le Mali au-dessus de tout”. Une façon de dire au ministre des Sports qu’il a failli et que cette question ne lui serait pas posée, si Housseyni Amion Guindo avait pris ses responsabilités.
Mais hélas, le ministre des Sports est resté dans un silence qui cachait en réalité sa vraie face dans cette affaire. C’est-à-dire sa partialité, aggravant du coup la crise. Par la suite, il multipliera les déclarations incendiaires et fermera les stades de compétitions pour des raisons diverses et non convaincantes. Il écrit ensuite à la Fifa, puis il effectue un déplacement au siège de l’instance suprême du football pour lui demander de venir trancher. Quelle explication à ce comportement d’un ministre de la République ? Ayant échoué dans sa tentative de déstabilisation de la Femafoot, le ministre des Sports jette sa dernière carte et étale sa partialité. Il dissout le Comité directeur et le remplace par un Comité de normalisation. Comme on pouvait s’y attendre, la sanction de la Fifa est tombée. Entre temps, Poulo s’aventure dans des déclarations fallacieuses.
Et dire aujourd’hui que son parti est la quatrième force politique, relève du folklore. Housseïny Amion Guindo a quel poids politique ? Il a combien de députés à l’Assemblée nationale ? Des partis comme l’Urd, l’Adema peuvent se permettre de faire du chantage, mais pas d’autres partis. Ce n’est pas pour rien que l’Adema a quatre ministres dans le gouvernement.
A.B.HAÏDARA
Par Aujourd’hui-Mali