C’est un président de club de D1 qui tire la sonnette d’alarme. Si la situation de blocage persiste à la Fédération malienne de football (FEMAFOOT), les quatre représentants maliens à la prochaine campagne africaine des clubs (Ligue des champions, coupe de la Confédération) pourraient faire les frais.
«Les préliminaires des deux coupes africaines doivent démarrer début décembre et tous les pays en lice dans les deux compétitions sont tenus de communiquer les noms de leurs représentants avant cette date. Or, jusqu’à présent, le Mali n’a pas procédé au renouvellement des licences au niveau local, à fortiori au niveau de la CAF. La situation est préoccupante», explique notre interlocuteur. Celui-ci regrette le silence ou plutôt l’indifférence des dirigeants de clubs, «qui restent assis, alors que la situation urge». «Les licences doivent être établies au niveau local, avant fin novembre. On peut ne pas respecter cette date, mais au niveau de la CAF, aucun retard ne sera toléré. Très honnêtement, j’ai peur pour nos représentants», insistera notre interlocuteur qui se pose, également des questions sur le bien fondé de la poursuite du championnat national.
Pour lui, c’est impossible de terminer cette compétition et il serait sage de se tourner vers la coupe du Mali et le problème de licences «avant qu’il ne soit trop tard». «Je ne vois pas comment on peut terminer le championnat; techniquement, c’est impossible d’aller au bout de la compétition», dira-t-il, en expliquant que «la saison est statutairement terminée depuis belle lurette». Il convient de rappeler que depuis la tenue de la controversée assemblée générale, les 8 et 9 octobre, il y a eu deux journées de championnat auxquelles certaines équipes n’ont pas participé. Il s’agit essentiellement des clubs proches de Salaha Baby qui contestent l’élection de Mamoutou Touré «Bavieux» à la tête de la FEMAFOOT et qui martèlent qu’ils ne participeront à aucune compétition organisée par «un bureau illégal». Pour mémoire, c’est le Stade malien qui occupe la tête du classement, après 22 journées de compétition, devant le Djoliba et la surprenante équipe de l’USC Kita. Que se passera-t-il si le championnat national n’arrive pas à son terme ? Selon les textes de la FEMAFOOT, si le championnat est arrêté pour une raison ou une autre, le titre sera simplement déclaré vacant. Jugé à travers la situation qui prévaut depuis la visite des émissaires de la FIFA dans notre pays (1er et 2 octobre), on peut s’autoriser à dire que le championnat 2016-2017 a du plomb dans l’aile et risque de se terminer en queue de poisson. Pour la coupe du Mali, en revanche, le ciel semble totalement dégagé, du moins pour le moment, et les supporters piaffent d’impatience de voir le Stade malien et le Djoliba, face à face, le 18 novembre au stade Modibo Keïta. Co-recordman de la compétition (19 trophées chacun), les deux cadors ne s’étaient plus retrouvés à ce stade de la compétition depuis 2013 et leurs retrouvailles promettent du spectacle. A moins que la crise s’invite au débat et donne un autre enjeu à la finale.
S. B. T.
Source: Essor