Va-t-on vers un dénouement heureux dans la crise au sein du football malien ? Probablement oui. En principe, tout semble rentrer dans l’ordre grâce à la performance de nos jeunes dans le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2016.
L’horizon semble se dégager sur la reprise du Championnat national qui doit normalement démarrer, demain mercredi, 17 février 2016. En matchs d’ouverture de la saison 2015-2016, à 16 heures, l’AS-Police croisera le fer avec l’AS Réal et à 18 heures l’ASB sera opposée à l’ASOM. Il reste la décision du ministre des Sports, Housseini Amion Guindo, qui a le dernier mot pour avoir fermé les stades à toutes les compétitions des Championnat nationaux de D1 et D2. Officiellement, pour anticiper sur des risques d’affrontements entre les partisans du Bureau fédéral et ceux de la dissidence, dirigée par Mamadou Dipa Fané.
Mais, à la différence de la période antérieure au CHAN 2016, joué au Rwanda, cette fois, le collectif des 16 Clubs de la 1èredivision ne compte plus se faire marcher sur les pieds. Selon des sources dignes de foi, ils ont décidé de prendre le taureau par ses cornes en réclamant purement simplement auprès des autorités compétentes, la destitution du ministre des Sports, Housseyni Amion Guindo, pour entrave à la pratique du football dans notre pays. Au cas où le ministre des Sports maintiendrait sa décision de fermeture des stades. Selon nos sources, une réunion de haut niveau devrait se tenir à huit clos, hier, dans un endroit tenu secret, pour débattre du sujet. Mais, aux dernières nouvelles, elle aurait été reportée sine die pour des raisons également tenues secrètes par nos sources.
« Des décisions de cette hauteur doivent être sagement réfléchies et avec responsabilité avant d’être prises », ont-elles expliqué. Joint au téléphone pour confirmation, le président du Collectif Amadou Koné, a utilisé une formule consacrée pour se débiner. « Comment voulez-vous, que je me prononce sur le compte-rendu d’une réunion qui ne s’est pas encore tenue, monsieur le journaliste ? » ainsi, réagissait-il à notre appel. Comme pour dire que l’idée est en train de germer et prend forme petit à petit.
Mais, selon nos interlocuteurs, la question qui fait tilt ici, c’est le comportement versatile du président du Stade Boubacar Kolon Sidibé. Nos sources de s’interroger sur la pertinence d’un voyage qu’il aurait effectué pendant le week-end. Quand, à peine, il rentrait d’un long séjour à l’étranger à la faveur du retour des jeunes de Kigali après leur exploit au CHAN 2016. Selon sources, Kolon se serait fait excuser auprès de certains membres du Bureau fédéral pour ne pas se faire ‘’ficher’’ par les caméras des proches du ministre avec qui il serait de mèche dans cette crise. Sinon, pourquoi refuser d’assister à une réunion qui va parler de l’avenir du football malien ? Au motif qu’il aurait été désigné délégué CAF au Maroc. Quand bien même que l’avion qu’il a emprunté le week-end passé devrait atterrir à l’aéroport de Tunis dans la capitale tunisienne et non le Maroc.
A en croire notre interlocuteur, cette méthode à l’anglaise du Président du Stade Malien, ne surprend guère. Il a toujours trouvé matière à justifier son absence depuis l’éclatement de la crise. Sans tirer de conclusion hâtive, nos sources regrettent que Boucary Kolon Sidibé se soit toujours montré tiède à la lutte que mène le Bureau fédéral, dont il est le 1er vice-président, contre des gens qualifiés de dissidents par le ministre lui-même. En adoptant cette position, selon des ‘’fins connaisseurs’’ de l’homme, Boucary Kolon Sidibé ambitionnerait de se positionner comme une alternative crédible. Au cas où le Tout Puissant ministre des Sports, Housseyni Amion Guindo réussirait à débarquer le président de la FEMAFOOT, Boubacar Baba Diarra. C’est pourquoi, il ne veut jamais se mouiller dans cette crise. Pour d’autres, il est gêné à cause de ses relations avec Tidiane Niambélé, dont le fils serait le directeur financier de son agence de voyage. Celui-ci qui est au parfum des finances l’Agence de voyage le tiendrait-il par des informations compromettantes au profit de son père ? La question mérite d’être posée. Car, nul n’ignore qu’au Mali, toutes les affaires ne sont pas bonnes à savoir. Certaines sont trop nauséabondes à respirer.
Pour revenir au bras de fer en perspectives entre le ministre Housseyni Amion Guindo et le Collectif des 16 Clubs de la D1, il réserve de belles empoignades dans les jours à venir. La question est de savoir, qui de Housseyni Amion Guindo et le Collectif, emportera la bataille ? Mais, si l’on en croit des sources dignes de foi, le ministre doit faire attention. Car, après avoir échappé à un premier limogeage, il n’est pas évident qu’il échappe à nouveau à la sanction des dieux du Sport, qui semblent se détourner de lui et de ses protégés. Selon nos sources, il ne doit sa reconduction qu’au Premier ministre, Modibo Kéita, qui réussi à convaincre le président IBK de le maintenir pour lui permettre d’éteindre le feu qu’il aurait allumé tout seul. Sinon, le Président de la République aurait suggéré au Premier ministre de lui trouver un remplaçant plus compétent au poste de ministre des Sports, au motif qu’Housseyni Amion Guindo peine à résoudre la crise qui mine le football.
C’est dire qu’il est donc en position de sursis et doit faire extrêmement attention. Donc, un conseil pour monsieur le ministre : saisir cette fois le ballon de la rédemption au rebond pour ne pas être contraint de prendre la porte. Ce qui va naturellement impacter sur sa carrière de président d’une jeune formation politique promise à de belles perspectives. Pour cela, il doit se défaire des ‘’dinosaures’’ du football malien qui n’ont plus rien à prouver à la jeune génération.
M. A. Diakité
Source: Tjikan