Le Collectif des producteurs de coton s’insurge contre le cumul de postes par Bakary Togola : président de coopérative villageoise, de commune, de secteur CMDT, de la filiale, de la nationale, du GIE, de l’Union, de l’IPC et de l’Apcam. Ce qui est en flagrante contradiction avec les textes en la matière.
La crise que connait le monde paysan, notamment le secteur coton est désormais sur la table du ministre de l’Agriculture, Kassim Denon. Le lundi 2 mai dernier, le chef du département de l’Agriculture a reçu à son cabinet le Collectif des producteurs de coton du Mali qui s’oppose au désir d’accaparement du président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (Apcam), Bakary Togola.
Sitôt après l’audience avec le ministre, le Collectif a animé un point de presse pour expliquer sa position et surtout réaffirmé son entière confiance en M. Denon. Pour cela, il a manifesté son souhait de laisser le temps à ce dernier afin de trouver la solution qui s’impose.
Autour du doyen du collectif, Madou Jean Konaté, d’autres membres dont M. Sanogo, Madou Traoré, ont fait part aux journalistes des difficultés du moment qui peuvent entraver la campagne cotonnière.
Selon Madou Traoré de Marka Koungo, c’est à la demande du Collectif que le ministre Kassoum Denon a accepté cette audience. “Nous avons exprimé nos soucis et surtout les conditions dans lesquelles les élections se sont déroulées pour porter Bakary Togola à la tête de l’Apcam”, dit-il. Et de préciser que le même Togola s’est opposé à la mise à disposition des ristournes aux producteurs de coton. “Nous exigeons la mise à disposition des ristournes pour ce mois de mai”, lance M. Traoré.
Entorse à l’Ohada
Pour sa part, Gaoussou Sanogo de Sikasso s’insurge contre la journée de lancement de la campagne que Bakary Togola s’apprête à faire à Bamako le 5 mai prochain avec uniquement des membres de son bureau.
“Nous avons appris que M. Togola a fait venir des gens à Bamako pour le lancement de la campagne cotonnière. Nous ne voulons plus qu’il nous rencontre dans nos zones. Pour la première fois, il a donné 15000 F CFA à chacun des 500 personnes qui vont participer à cette cérémonie. La vérité est que ce sont des gens qui lui sont fidèles, notamment des élus au niveau national”, déclare-t-il. Et de renchérir qu’au moment même, les paysans n’ont pas les moyens de démarrer la campagne cotonnière faute d’argent.
Pour toutes ces raisons, le Collectif demande aux autorités de se renseigner auprès de la base paysanne avant de prendre toute décision qui engagerait le secteur coton.
Toutes choses qui dénotent un fort vent de contestation de Bacary Togola dans plusieurs zones cotonnières dont Fana, Koutiala, Sikasso, Kita. Au cours du point de presse, les responsables du collectif ont fait part de l’interdiction formelle adressée au président de l’Apcam de venir voir les paysans sur le terrain.
Le Collectif souligne que depuis deux ans, Bacary Togola est dans l’illégalité, selon les directives de l’Organisation pour l’harmonisation du droit des affaires en Afrique (Ohada).
Alpha Mahamane Cissé
Source : l’indicateur du renouveau