Dioncounda Traoré avait fait ces déclarations devant la presse en début d’année au siège de son service à Bamako. Il les avait repris devant des représentants de la société civile et ceux des corps diplomatiques et consulaires dans une salle de conférence du Centre international des conférences de Bamako. Depuis, on attend une évolution dans la gestion de la crise sécuritaire du pays qui n’a fait que s’empirer.
Les terroristes s’aventurent de plus en plus dans le sud en direction de la capitale Bamako en faisant des attaques contre des postes de sécurité et des camps. Ils ont ainsi fait pas moins de deux attaques dans la région de Sikasso, notamment dans le cercle de Koutiala où ils ont enlevé un jeune gendarme lors de l’attaque d’un poste de péage qui a été par la suite libérée. Une autre attaque a eu lieu dans le même cercle peu après.
Il doit s’agir d’un groupe de terroristes très bien organisés car ils ont fait plusieurs attaques dans la même zone bien avant les deux récentes attaques. En 2019, des attaques ont visé des cibles civiles et sécuritaires dont le poste de Koury. Malgré les recherches, les assaillants parviennent toujours à disparaitre après leurs forfaits en emportant des biens récupérés sur les victimes, ce qui amène certains à dire qu’il s’agit plus des bandits que des terroristes.
La région de Kayes aussi est affectée par des attaques armés attribuées à des hommes armés considérés comme des terroristes. Cette expansion de la menace djihadiste pose la problématique de la réponse de l’Etat. Au rythme où vont les choses, les djihadistes avancent plus que les forces de défense et de sécurité dont les moyens ne sont pas suffisants, encore moins sophistiqués pour venir à bout de la menace.
Dioncounda Traoré qui a affirmé avoir des solutions et non des moindres a pourtant prévenu de la sauvagerie des assaillants. Plus l’étau se serre contre les djihadistes, plus ils changent de tactiques et deviennent très violents en ciblant les forces de défense et de sécurité. Sommes-nous en face de cette situation ? Possible, au regard des attaques contre les camps et la continuation de l’instrumentalisation des conflits inter-ethniques
Source: La Sirène