Le temps presse et le ministre des Sports veut aller vite. Cinq jours après sa décision d’engager une dernière médiation avec le Comité national olympique et sportif (CNOS) pour résoudre la crise qui secoue le monde du football national depuis 10 mois, Housseïni Amion Guindo passe à l’acte. Hier, il a officiellement confié au président du CNOS, Habib Sissoko et à son équipe, la mission de trouver une solution rapide à la crise que traverse le football national depuis janvier dernier et la tenue de l’Assemblée générale de la FEMAFOOT.
«Je suis venu confier officiellement au Comité national olympique et sportif la médiation que j’avais annoncée il y a quelques jours, à savoir, trouver une solution à la crise qui divise le monde du football de notre pays. Il faut que notre football retrouve la sérénité et je fais confiance au Comité national olympique et sportif pour résoudre le problème», a confié le ministre des Sports après sa rencontre avec les membres du CNOS. «Je lance un appel à l’ensemble des Maliens pour aider le CNOS dans cette mission délicate. Que toutes les énergies convergent vers le CNOS pour une sortie de crise que nous souhaitons tous aujourd’hui», plaidera Housseïni Amion Guindo.
Comme lors de sa conférence de presse, le ministre des Sports a encore insisté sur le facteur temps, martelant que la médiation ne sera pas longue et qu’il n’est pas question pour le département de tutelle d’accepter le statu quo. «C’est la médiation de la dernière chance et elle ne sera pas longue. Nous n’accepterons pas le statu quo et on ne peut plus continuer avec le désordre. Nous pensons que le Comité national olympique et sportif est la structure la mieux indiquée pour conduire cette médiation. Cette crise n’a que trop duré», poursuivra le ministre des Sports. «La situation est d’autant plus grave que la crise s’est aggravée ces derniers jours et menace de se propager aux Districts. Si on n’agit pas la crise va atteindre les ligues de l’intérieur», insistera Housseïni Amion Guindo sans préciser le délai accordé au CNOS pour trouver une solution à la crise.
«Nous n’avons pas donné de délai au CNOS, mais une chose est sûre, la médiation ne sera pas longue. Il faut rapidement soigner la maladie avant qu’elle ne contamine l’ensemble des instances sportives du pays. A partir d’aujourd’hui (hier, ndlr) la médiation est officiellement confiée au Comité national olympique et sportif et je demande à toutes les Maliennes et à tous les Maliens de nous aider», conclura le ministre des Sports.
Housseïni Amion Guindo maintient donc la pression sur les protagonistes de la crise qui secoue le monde du football, à savoir les responsables des deux bureaux qui revendiquent la tête de la FEMAFOOT depuis le 30 août dernier. Il s’agit du comité exécutif dirigé par Boubacar Baba Diarra qui a été élu à la tête de la fédération en 2013 à l’issue de l’Assemblée générale élective qui s’était déroulée à Mopti et celui de Mamadou Dipa Fané porté aux commandes de la même FEMAFOOT par l’Assemblée générale extraordinaire du 30 août. Des médiations ont été entreprises par presque toutes les couches sociales du Mali (entre autres on peut citer l’ancien président de la République par intérim, Pr Dioncounda Traoré, les familles fondatrices de Bamako, l’Union des jeunes musulmans du Mali, la CAFO, la commission des sports de l’Assemblée nationale, le CNOS, le ministère des Sports), mais toutes ont échoué. La deuxième tentative du CNOS sera-t-elle la bonne ? Il faut l’espérer même si aucun signe ne laisse entrevoir aujourd’hui une possible réconciliation entre les deux parties.
S. B. TOUNKARA

source : Essor