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Crimes en série à Bamako et dans le cercle de Kati: des bandits armés sèment la terreur dans la capitale. Plusieurs meurtres enregistrés

Tir à bout portant sur un boutiquier à Djissoumabougou et un autre à Kanadjiguila : la Brigade de gendarmerie de Bamako met la main sur deux des quatre membres de la bande formée par un soldat radié et un évadé de prison Guinéen

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Dans la nuit du samedi 1er novembre dernier, Soumaïla Koita, fils d’un officier à la retraite domicilié à Kanadjiguila, soldat radié de l’armée malienne, Daouda Coulibaly qui serait son adjoint et Adama Diakité dit Chérif, un Guinéen évadé de prison dans son pays, se rendent à bord de leur véhicule immatriculé AM 9560 MD à Djissoumabougou, à environ 45 Km de Bamako, non loin de Siby. Vers 21h, ils ouvrent le feu de sang froid sur Boubacar Diallo, un commerçant du village, vident son coffre fort et emportent autant de marchandises qu’ils le peuvent. Sans désemparer, les trois tireurs regagnés par un quatrième du nom de Soma Coulibaly se présentent dans la boutique d’Alphousseyni Dicko à Kanadjiguila à la périphérie de la Commune 4. Comme le premier boutiquier, il est abattu froidement et son argent et autres marchandises emportés. Il n’était que 22h. Les tueurs ne s’arrêtent pas en si bon chemin. Les revoilà vers minuit et demi à Taliko 2 en Commune 4, dans la boutique de Moussa Traoré. Lui a eu la vie sauve. Mais son commerce est pillé. Les hommes du Lieutenant Lassana Tamba Keita, commandant la Brigade territoriale de gendarmerie de Bamako à qui les citoyens de Kanadjiguila avaient communiqué le numéro d’immatriculation du véhicule des tueurs, réussiront à mettre la main sur Soma Coulibaly et Adama Diakité dit Chérif dans la forêt de Konimbabougou. Une perquisition de la chambre du chef de la bande a permis aux enquêteurs de mettre la main sur un pistolet mitrailleur et son chargeur, beaucoup d’argent et de marchandises. Malijet a rencontré à Djissoumabougou, Abdoulaye Diallo, grand-frère de Boubacar, le véritable propriétaire de la boutique.

En même temps qu’il porte son deuil inconsolable, Abdoulaye Diallo ne se retrouve pas dans la procédure judiciaire. Après avoir tué son jeune-frère, les braqueurs ont emporté environ 300.000 F CFA retrouvés dans le coffre, un petit sac assez épais qui lui servait de banque, des cartons de cigarettes, deux sacs de sucre, un panneau solaire et autres biens de valeur. A l’issue de la perquisition, le sac qui servait de banque au défunt a été retrouvé au domicile du chef de bande Soumaïla Koïta.

Abdoulaye s’étonne que son contenu n’ait pas été compté en sa présence. Pire, au lieu de lui reverser son argent directement, il est joint comme scellé au dossier et envoyé au Procureur à Kati. A ses dires, le défunt faisait une recette journalière de l’ordre de 73.000 F CFA. Quelle garantie y a-t-il à confier du lait à un chat ?  Mercredi 12 novembre dernier, le Procureur devait lui remettre son argent. Mais quand il s’est présenté à Kati, ce dernier a remis ça à lundi. Ça cache quoi ? Tant mieux. C’est Abdoulaye qui a fait venir son frère cadet Boubacar, fils de Bourama et de Kadidia Diallo, 25 ans pour le suppléer dans sa boutique à Djissoumabougou.

Il ne pouvait pas imaginer un seul instant qu’il l’avait invité à l’abattoir. Samedi 1ernovembre dernier, vers 21h, Boubacar Diallo dînait avec des copains quand deux hommes sont sortis de la voiture garée en bordure du goudron. Un troisième est resté au volant. Ils demandent à Boubacar de leur vendre 100 F de cigarette Dunhill et un sachet d’eau de 50 FCFA. Le boutiquier interrompt son repas pour les servir. Les deux clients retournent à leur voiture et reviennent armés. Ils ordonnent au boutiquier sous la menace armée, de retourner dans sa boutique pour leur donner tout son argent et les objets de valeur. Au lieu d’obtempérer, Boubacar se saisit d’une vieille hache pour tenter de tenir tête. Sans hésiter, Soumaïla Koïta selon Toumany Doumbia et Seriba Sidibé, des clients témoins de la scène à qui les braqueurs ont arraché les téléphones et les clés de contact de la moto, a tiré à bout portant sur lui. Boubacar fut atteint au flanc droit. Il a ensuite tiré en l’air pour faire fuir les autres. De sang froid, ils ont pénétré dans la boutique pour faire main basse sur les biens énumérés plus haut, avant de disparaître dans le noir. Alou Keita, le boucher, voisin immédiat de Boubacar a sollicité un taximan pour l’évacuer aux urgences du CHU Gabriel Touré. Vers 2h40mn du matin, il a succombé à ses blessures. Il est inhumé le lendemain à Lafiabougou. Mamadou Keita a averti le lieutenant Lassana Tamba Keita, commandant la Brigade de gendarmerie de Bamako. Une enquête est ouverte. Mais elle ne sera pas la seule, car les mêmes gendarmes seront informés de deux autres cas de braquages perpétrés à Kanadjiguila et à Taliko 2. Après le succès de leur opération à Djissoumabougou, Soumaïla Koïta et sa bande ont mis le cap sur Kanadjiguila où ils seront rejoints par un autre lieutenant, Soma Coulibaly.

Le sort les a dirigés vers 22h sur Aphousseyni Dicko, 35 ans, fils de Hammar Gaissa et de Kia Dicko. Comme à Djissoumabougou, ils ont commandé 100F de Dunhill. Vu que leur tête ne plaisait pas au boutiquier, il leur répond que sa cigarette est finie. Aussitôt, selon les témoins, Daouda Coulibaly a sorti son arme pour la braquer sur lui en lui intimant l’ordre de rentrer dans sa boutique pour leur vider son coffre. Alphousseyni a non seulement refusé, mais regardait tout autour de lui s’il peut avoir une arme pour se défendre. Soumaïla a ordonné à son bras droit de l’abattre. Il n’a pas hésité. Alphousseyni est atteint à la cuisse droite. Les quatre malfrats ont pris tout leur temps pour passer la boutique au peigne fin. Ils ont emporté pas moins de 4 millions de nos francs, des cartons de Dunhill, des sacs de sucre, des cartes de recharge téléphonique Orange et Malitel. Leur sang froid a tout de même permis à des témoins, des bons citoyens de relever le numéro de leur voiture et de le communiquer aux gendarmes. Ce fut la clé de l’enquête. Sur le chemin de l’évacuation au CHU Gabriel Touré, le boutiquier succombe. De Kanadjiguila, le quatuor se rend à Taliko 2 avec la même volonté de répandre du sang.

Quand ils freinaient vers 00h30mn devant la boutique de Moussa Traoré, il était en train de fermer à clé. Les vrais faux clients ont commandé pour 200 FCFA de Dunhill, mais il a répondu qu’il a déjà fermé. Sous la menace armée, il est contraint de rouvrir. Sans contester, il a obéi et s’est mis à plat ventre. Comme dans les deux précédentes opérations, les visiteurs ont pris tout ce qu’ils peuvent,  à la différence qu’ils ont épargné la vie du boutiquier. Abdoul Wahab Sidibé qui venait faire un achat a lui aussi été braqué. La bande a bénéficié ici de complicité pour se sauver la tête. En possession du numéro de leur véhicule, les gendarmes ont filé la voiture jusque dans les pénombres de la forêt de Konimbabougou, à la périphérie. Ils ont réussi à mettre la main sur Soma Coulibaly et Adama Diakité dit Chérif, un Guinéen évadé de prison dans son pays depuis l’année dernière. A l’interrogatoire, ils ont reconnu leur appartenance à la bande et leur participation aux différentes opérations. Ils ont aussi dénoncé les deux cerveaux Soumaïla Koïta et Daouda Coulibaly en fuite vers le Mandé profond.

Une perquisition de la pièce unique qu’occupaient Soumaïla et sa compagne Hawa Condé, une Guinéenne a permis aux enquêteurs de saisir un pistolet mitrailleur, un chargeur avec des cartouches, le panneau solaire volé chez Boubacar, deux sacs remplis de Dunhill, un petit sac bourré d’argent, quatre téléphones portables. Le commandant de Brigade en appelle à votre collaboration pour rattraper les deux fugitifs.

Soumaïla Koïta, militaire de l’armée malienne, radié pour son comportement serait le fils d’un officier domicilié à Kanadjiguila. L’an passé, rapporte la même source, quand Soumaïla a volé les treize moutons d’Amadi Guindo à Sebenikoro Woyowayanko, c’est son père qui aurait racheté sa liberté à 4 millions de nos francs. Lui et son adjoint Daouda sont fichés à Nafadji, village situé non loin de Djissoumabougou où ils auraient volé une cinquantaine de bovidés. C’est pourquoi les villageois réclament l’ouverture d’un poste de sécurité.

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