L’institut malien de Recherche d’Action pour la Paix (IMRAP) a organisé, ce mercredi 9 février 2022, à la Maison de la Femme de Bamako (rive gauche), une table ronde avec les hommes de médias sur le cadre de collaboration entre la police et la population.
Ce débat a été une occasion pour les hommes de médias d’exprimer leur avis et sentiment vis-à-vis de la relation entre la police et la population, et ainsi proposer les différentes solutions, pour la bonne collaboration entre les deux camps.
À travers ce débat, la corruption de la police a été dénoncée par plusieurs intervenants.
Pour ceux-ci, le mauvais comportement de certains agents de la police serait à la base de la méfiance qui s’est installée entre eux et la population, et particulièrement avec les hommes de médias.
« Le policier se croit supérieur au journaliste ! Ils veulent tout faire pour qu’on ait peur d’eux alors que c’est nous qui les informons » a indiqué l’un des débatteurs.
Selon les journalistes et animateurs, ce zèle de certains agents de police et leur petite manigance dans la circulation routière (soutirer de l’argent illégalement aux usagers en infraction souvent), les ont décrédibilisés au sein de la société.
Au cours du même débat, d’autres, en plus de dénoncer le mauvais comportement des policiers, ont aussi accusé la population d’avoir encouragé ces pratiques qui constituent une violation des textes.
« C’est la population elle-même qui a entraîné cette attitude en soudoyant les agents au lieu de les dénoncer dès le début », a ajouté un autre débatteur.
En dépit des accusations contre la police et la population, les débatteurs ont proposé des solutions pour la restauration de la confiance entre la population et la police.
Ces derniers préconisent de sensibiliser davantage la population sur leurs droits et devoirs. Il s’agit aussi de sensibiliser la police sur les limites de leur intervention.
« Qu’ils savent, qu’ils sont là, pour maintenir de l’ordre et non violer les lois » conseille-t-on.
D’autres participants ont également suggéré de sensibiliser également la population à un changement de comportement vis-à-vis des agents.
Ils ont aussi invité les autorités à la rigueur dans le recrutement des agents.
Il s’agit pour eux de procéder à une enquête de moralité sur les nouvelles recrues de la police.
En plus de ces solutions d’amélioration du cadre de collaboration entre les deux parties, l’un des participants n’a pas hésité à proposer aux autorités la création d’un bureau de réception des plaintes des civils au sein de la police.
La formation des enfants depuis à la classe moyenne aux devoirs civiques a été aussi évoquée comme l’une des options possibles.
Pour couronner le tout, les professionnels de médias sont invités à continuer de dénoncer la corruption au sein de la police.
Par AMINA SISSOKO
Source : Info-Matin