Le ministre de l’Administration territoriale, Abdoudoulaye Idrissa MAIGA, était, dimanche dernier, l’invité du cinquième numéro de de l’émission hebdomadaire, « Action gouvernementale » sur la télévision nationale (ORTM). Au cours de cet entretien télévisé, le ministre a abordé avec ses interlocuteurs, Yaya KONATE et Sidiki Youssouf DEMBELE, plusieurs questions relatives notamment à la paix et la réconciliation nationale, le retour de l’Administration au nord, l’organisation et le coût élevé des élections partielles et bien l’organisation des prochaines élections communales, locales, régionales, la révision de la loi électorale, la création des régions de Taoudéni et de Ménaka. Nous l’avons suivi pour vous !
Dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, le retour de l’administration au nord du pays est l’un des symboles forts du retour de l’État et du recouvrement de l’intégrité territoriale du pays. Invité de l’émission hebdomadaire « Action gouvernementale » sur la télévision nationale, le ministre de l’Administration territoriale a souligné que l’urgence était de retrouver l’environnement sécuritaire le plus acceptable possible dans notre pays et plus particulièrement dans les régions du nord qui avaient été victimes d’occupation djihadistes.
Avec ces temps qui courent, le patron de l’Administration s’est engagé à travailler pour le retour rapide de l’État dans les localités où il est encore absent au septentrion de notre pays. En effet, a-t-il fait savoir, en cette période de crise, son département s’attelle à une réorganisation efficace de l’administration, de la représentation de l’Etat pour conforter sa souveraineté.
À l’entame du débat, le ministre de l’Administration territoriale a souligné que le retour de la paix et de la sécurité au nord ainsi qu’au niveau des frontières est l’une des préoccupations majeures de son département. L’objectif visé étant d’y faire régner l’ordre, donc d’y imposer l’autorité de l’État.
Des élections partielles couteuses
Se prononçant sur l’organisation des élections législatives partielles à répétition, le ministre a fait savoir que son département est en train de préparer le scrutin de Baraouéli (Ségou), prévue pour le mois de juillet prochain. Cette partielle fait suite à trois autres déjà organisées à Yorosso (Sikasso), en Commune V du District de Bamako, à Ansongo (Gao). C qui des élections trop coûteuses. Cette façon de procéder, aux yeux du ministre MAIGA, est trop coûteuse pour le contribuable. Selon lui, il est indispensable de voter, à l’état actuel des choses, une loi sur la suppléance à l’élection des députés afin d’en finir une fois pour toutes avec ces partielles. Il s’agit, explique-t-il, de faire en sorte que les listes des candidats officiels soient également suppléées. Ainsi, en cas de décès du député, il est systématiquement remplacé par son suppléant, a suggéré le ministre. Le suppléant peut également remplacer automatiquement le député si ce dernier arrivait avoir une promotion en dehors de l’Assemblée nationale, a-t-il ajouté. Toutefois, a-t-il fait savoir, il existe beaucoup de superstition et de supputations autour de ce projet de loi qui est au stade des échanges, des réunions interministérielles. Interrogé sur le coût de ces élections législatives partielles, le ministre dira qu’elles sont très chères. Par exemple en 2014, l’élection législative de Yorosso a coûté dans les 350 millions de francs CFA de même que celle de la Commune V du District de Bamako, en 2015 avec plus de 300 millions F CFA. Tout récemment, à Ansongo, l’Etat a déboursé plus de 140 millions F CFA pour les deux tours des législatives. Quant à la prochaine élection législative de Barouéli, elle va coûter près de 150 millions F CFA, selon le ministre.
« Dans cette situation de crise, ce sont des ressources qui peuvent être économisées et utilisées par exemple dans le cadre de l’aspect sécuritaire », a-t-il souligné.
Pour le ministre de l’Administration territoriale, la révision de la loi électorale est une nécessité, puisqu’il y a certaines dispositions dans l’Accord d’Alger qui l’exigent. Il a notamment fait cas de l’élection, au suffrage universel direct pour ce qui concerne la désignation des membres du conseil de cercle qui n’était pas prévue dans l’actuelle loi électorale.
Abordant la question du retour successif des échéances des élections communales, régionales et du District de Bamako, le ministre MAÏGA a rappelé qu’il fallait tenir compte des préoccupations des partis politiques. Sinon, au niveau de son département, tout était techniquement prêt pour tenir ces élections à la date du 25 octobre 2015. En la matière, l’organisation des deux tours des élections législatives partielles d’Ansongo permet au ministre de croire aujourd’hui qu’il était possible de respecter la date du 25 septembre 2015 pour la tenue de ce double scrutin. Le principe, c’est le renouvellement des mandats, dit-il.
Concernant l’organisation des prochaines élections communales, locales, régionales et du district de Bamako après le report du 25 octobre 2015, le ministre se dit confient et serein.
« Je ne suis ni embarrassé ni inquiet »
S’agissant de la décision des partis politiques de l’opposition de se retirer du cadre de concertation, Abdoulaye Idrissa a indiqué qu’il n’est ni embarrassé ni inquiet d’autant plus que les arguments tenus par ceux-ci ne résistent, à ses yeux, à aucune analyse.
« Le principal motif de retrait des partis politiques était lié aux autorités intérimaires et la Cour constitutionnelle n’a pas donné un avis favorable à leur requête. Mais nous ne comptons pas ignorer les partis politiques de l’opposition que nous exhortons à reprendre leurs places dans ce cadre de concertation », a invité le ministre MAIGA. Pour lui, l’exemple des partielles suffit pour montrer que les arguments de l’opposition ne tiennent pas. Aussi, la présence de la communauté internationale fait croire au ministre qu’il était possible d’avoir un compromis politique pour la tenue du scrutin. Malgré le boycott du mois dernier, il a fait savoir que son département continuera à convier tous les partis politiques à cette réunion du cadre de concertation.
Par rapport à la tenue des prochaines élections communales, locales, régionales et du District de Bamako, il a fait savoir que l’agenda qui a été soumis au dernier cadre de concertions avait prévu l’organisation des élections communales, le dernier dimanche du mois de septembre prochain. En deuxième lieu, les élections référendaires, et les élections locales le 1er semestre de 2017. Mais le cadre de concertation a décidé que toutes ces élections soient organisées avant la fin de 2016.
« Nous travaillons à faire en sorte qu’à la mise en place des autorités intérimaires, qu’on puisse signer le retour progressif et sécurisé des représentants de l’État », a-t-il dit.
Par ailleurs, il a expliqué que les régions de Ménaka et de Taoudéni ont été créées. Par conséquent, son département doit tout faire pour les doter de moyens nécessaires à leur plein fonctionnement. La création de ces deux régions, a-t-il fait savoir, répond d’une exigence de l’Accord de paix. Toutefois, il a précisé que cette réforme décidée par le défunt régime du président ATT doit se poursuivre dans le cadre de la continuité de l’État.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin