Le chef de l’État Bah N’Daw, président du Conseil supérieur de la magistrature a présidé le vendredi dernier à la Cour suprême, l’audience solennelle de prestation de serment de nouveaux membres de l’institution. Ces nouveaux membres au nombre de 18 sont le président de la Section judiciaire, le président de la Section administrative, le procureur général, le premier avocat général, douze conseillers et deux avocats généraux.
Après l’ouverture de l’audience solennelle, le chef de l’État a demandé au greffier de procéder à la lecture du décret n°2021-0098/PT-RM du 18 février 2021 portant nomination à la Cour suprême. C’est à travers ce décret qu’ont été nommés le magistrat Fatoma Thèra en qualité de président de la Section judiciaire de la Cour suprême et les magistrats Hamidou Banahari, Aboubacar Dienta, Issa Traoré, Tiècoura Mallé, Amadou Hamadoun, N’Gouan Tahirou Diakité, Youssouf Fofana, Ibrahim Maïga dit Souley comme conseillers à ladite Section. Par le même décret, le magistrat Madassalia Maïga est nommé président de la Section administrative. Et les inspecteurs des finances Mohamed Lamine Coulibaly du Trésor public, Soumaïla Traoré des services économiques, Lamine Konaté et Bakary Diarra dit Bô nommés comme conseillers à la Section des comptes de ladite Cour. Aussi, les magistrats Mamoudou Timbo, Cheick Mohamed Chérif Koné, Alou Nampé et Karamoko Diakité sont nommés respectivement comme procureur général, premier avocat général et avocats généraux de la Cour.
Dans ses réquisitions, l’avocat général a souligné que le serment est un acte fondateur qui marque un engagement personnel de chacun des récipiendaires devant les institutions judicaires et leurs pairs qui seront chargés de veiller à son respect. Pour Yaya Koné, ce serment les fait statutairement entrer à la Cour suprême et leur impose des devoirs. Mieux, le magistrat dira que c’est la contrepartie des immenses pouvoirs qui leur seront conférés. Et ce serment requiert d’eux qu’ils se rappellent toujours que aussi grande que soit la dignité de leurs fonctions, plus grandes sont les obligations qu’elles imposent.
Il a indiqué que les récipiendaires sont désormais les commissaires de la loi et les avocats du droit. L’avocat général a rappelé les parcours des 18 récipiendaires, dont l’arrivée renforcera la Cour par le siège judicaire, administratif, des comptes et le parquet général. Il ressort de leurs parcours que ces magistrats sont tous de grade exceptionnel et ayant occupé des hautes fonctions dans les services centraux du ministère de la Justice et dans l’appareil judiciaire de notre pays dans plusieurs localités. Pour les inspecteurs des finances, du trésor et des services économiques, ils ont aussi fait leurs preuves dans leurs domaines respectifs à plusieurs postes de responsabilité.
Dans sa plaidoirie, le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Mali dira que leur arrivée permettra à la Cour suprême d’avoir du sang neuf. Me Moustapha Cissé a souhaité que les décisions qui seront rendues soient à la hauteur des engagements des uns et des autres pour le pays. Selon lui, les avocats et les magistrats sont chacun à leur place dans l’édification d’un Mali, État de droit, démocratique, de justice et de paix.
Avant d’être installés dans leurs fonctions, les récipiendaires ont prêté le serment suivant : «Je jure de bien et fidèlement remplir ma mission, de l’exercer en toute impartialité dans le respect de la Constitution, d’observer le respect du secret professionnel, de ne prendre aucune position publique, de ne donner aucune consultation à titre privé sur les questions relevant de la compétence de la Cour suprême et de me conduire en tout comme un digne et loyal magistrat».
Après leur installation officielle dans leurs fonctions par le chef de l’État, le nouveau procureur Mamoudou Timbo a rappelé que le serment qu’ils ont prêté est une formalité incontournable prévue par la loi organique régissant la Cour suprême. Et cela doit être accompli préalablement à l’exercice de leurs tâches professionnelles. Pour le magistrat, le serment est un acte de foi, d’engagement. À ce titre, il dira «autant le croyant ne peut prétendre être parfait sans mettre en adéquation parfaite sa foi et son comportement de tous les jours, autant le magistrat assermenté ne peut prétendre être un digne et loyal magistrat sans mettre en adéquation parfaite ses faits et gestes de tous les jours avec son serment».
Source : L’ESSOR