Par Arrêt du 28 mars 2017, la Chambre d’accusation de la cour d’Appel de Bamako renvoyé Aliou Mahamane Touré, commissaire islamique de Gao pendant l’occupation terroriste, devant la Cour d’assises de Bamako. L’intéressé sera jugé le mercredi 9 août prochain.
La session de la cour d’assises qui s’ouvre à cette date sera la première de l’année 2017. Les affaires seront jugées par deux chambres simultanées (pour aller vite) et les audiences dureront 16 jours. Au rôle de cette session sont inscrits 102 dossiers. 171 accusés comparaîtront, dont 71 sont en détention. Selon monsieur Alou Nampé, avocat général près la Cour d’Appel de Bamako, sur les 102 affaires à jugées, 2 viennent sur les intérêts civils, le volet pénal ayant déjà été jugées. Les 100 autres dossiers portent, entre autres, sur des crimes d’atteinte aux biens publics, à la sûreté de l’Etat (rébellion, détention d’armes de guerre, terrorisme, etc.). Il y a aussi au rôle des affaires d’attentats contre les personnes (meurtres, viols, coups mortels, empoissonnement, pédophilie, etc.). Parlant de la particularité de la session, Alou Nampé soulignera qu’elle jugera certains terroristes comme l’ancien commissaire islamique de Gao, Alou Mahamane Touré. Grande figure du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) à Gao, Touré est poursuivi pour atteinte à la sûreté intérieure et extérieure de l’État, tortures, coups et blessures volontaires. Une dizaine de victimes se sont constituées parties civiles. Elles sont attendues au procès pour livrer leur témoignage. Pour la fédération internationale des droits humains (FIDH) et l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), ce procès constitue une première victoire pour les victimes et les organisations qui les accompagnent.
Abdoulaye Guindo
Source: Le Procès Verbal