Fousseyni Keita, cultivateur à Nara, âgé de 64 ans, inculpé de détention illégale d’armes de guerre en lien avec une entreprise terroriste, a été condamné à 3 ans de prison ferme. L’audience s’est déroulée vendredi dernier à la Cour d’Assises de Bamako sur les affaires terroristes et criminelles.
La Cour, après délibération, a déclaré coupable Fousseyni Keita de port illégal d’arme et non de terrorisme. Incarcéré depuis 2019, il a recouvré la liberté le jour de son jugement, le 8 octobre 2021 pour avoir purgé sa peine.
Fousseyni Keita, marié et père de 3 enfants, a été appréhendé en possession d’un fusil de guerre qu’il prétend avoir acheté avec un militaire nommé Dama Diawara. Il avait en sa possession un pistolet mitrailleur avec un chargeur contenant 29 cartouches de 7,62 mm semi long. Il est incarcéré par la gendarmerie de Nara depuis 2019 puis transféré à la Maison centrale d’arrêt de Bamako. A la barre vendredi dernier, le suspect reconnaît avoir ces armes car il est le chef des Dozo de Nara. Mais, il rejette catégoriquement d’être en association avec les terroristes. Auparavant, il avait soutenu être un informateur de l’armée régulière à travers un commandant du nom de Bafing Diarra.
Son avocat a parlé de l’effort fourni par son client pour la sécurité de Nara dans sa fonction de chef des Dozo. « Nous sommes tous contre le terrorisme, mais nous devront avoir un esprit de discernement pour ne pas commettre l’irréparable. Les services de mon client ont été pour la sécurité de certaines autorités à Nara et même a arrêté quelques terroristes», plaide l’avocat de M. Kéita.
Devant la Cour, Fousseyni Keita a soutenu que « je suis Malien et fier, je préfère la mort que de trahir ma patrie ». Les faits de détention illégale d’armes et de terrorisme sont prévus et punis par les dispositions des articles 6 et 13 de la loi n◦08-025 du 23 juillet 2008 portant répression du terrorisme en République du Mali et peuvent donner lieu à l’application des peines criminelles.
Aboubacar Sidiki Diarra
(stagiaire)
TERRORISME
Le logisticien prend la perpétuité
Pris en mars 2020 par Barkhane, un présumé logisticien d’un groupe terroriste, Hadadoum Ag Idar, âgé de 18 ans, a été condamné le vendredi dernier par la Cour d’Assises à la perpétuité et à 10 millions de F CFA d’amende.
A l’audience du vendredi 8 octobre 2021, cette session de la Cour d’Assises consacrée exclusivement aux affaires terroristes, a reconnu la culpabilité de Hadadoum Ag Idar. Il a été condamné à la perpétuité et au paiement d’une amende de 10 millions de F CFA.
Hadadoun AG Idar a été capturé le 23 mars 2020 à proximité de la localité d’In-aneidada (Ménaka) par la force barkhane, pour suspicion d’intelligence avec des groupes armés terroristes intervenant dans le sud Sahara. Il a été transféré aux autorités maliennes le 6 avril 2020 avec un carton contenant d’importantes quantités de matériels médicaux destinés au traitement des blessés terroristes.
Sur instruction du procureur de la République en charge du pôle judicaire spécialisées, une enquête a été ouverte par la Brigade d’investigation spécialisée qui aboutit à la poursuite et à l’inculpation du nommé Hadadoum Ag Idar, soupçonné d’avoir commis des faits d’actes de terrorisme.
Tout au long de l’instruction judiciaire, M. Ag Idar a nié les faits qui lui sont reprochés. Il soutient qu’il a intégré le MSA en tant que combattant pendant 4 mois, qu’il était un combattant doté d’un PM avec 2 chargeurs dont 3 garnis et qu’il a participé à des combats contre des groupes terroristes au niveau de la frontière Mali-Niger sans faire usage de son arme, qu’il a combattu avec les FAmAs et la force Barkhane. Toutefois, il n’a pas pu rapporter la preuve de son appartenance au MSA ni un quelconque combat mené par lui avec les FAmAs et barkhane.
Les pièces du dossier d’inculpation montrent qu’il a été capturé en possession d’un grand carton contenant une quantité de matériels médicaux, dont il s’est empressé de se débarrasser, des seringues, antibiotiques, pansements, kits de perfusion, destinés au traitement des blessures des membres du groupe armé terroriste.
Ces faits sont prévus et punis par les dispositions des articles 6 ,6.2 ,7 et 13 de la loi n◦ 08-025 du 23 juillet portant répression du terrorisme en République du Mali pouvant donner lieu à l’application des peines criminelles.
Aboubacar Sidiki Diarra
(stagiaire)
Source: Mali Tribune