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Cour d’assises de Bamako : la 1ère session de 2016 ouverte

La Cour d’assises de Bamako a ouvert le lundi 2 mai, sa première session au titre de l’année 2016. Au total, 150 dossiers criminels sont inscrits au rôle et se repartissent comme suit : 11 pour attentats contre les institutions, 4 pour atteinte aux biens publics, 9 cas de faux et usage de faux, 26 dossiers de vol qualifié combiné à des cas d’assassinats et de détention illégale d’armes, 7 cas de trafic international de drogue, 43 cas d’atteinte aux mœurs (dont 23 cas de pédophilie) et 50 dossiers d’atteinte à l’intégrité physique.

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Le nombre d’accusés est de 207, dont 21 femmes. Les 11 dossiers cités hauts sont des terroristes répondant d’infractions graves que l’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, association de malfaiteurs et rébellion. Parmi ces dossiers se trouve celui de Mohamed Ali Ag Wadoussène qui a défrayé la chronique.

Pendant l’occupation du Nord du Mali par les groupes rebelles du MNLA et alliés, les nommés Cheybou Idrissa Maiga, Mahamadou Alassane, Zoura Attaher, Foudeyrou Aliou Maiga, Mohamed Maiga, Aliou Ismael Maiga, Moussa Hamittou Maiga, Soumaila Kéita, Zakwana Hamida Maiga, Abdoulaki Seydou Maiga, Abdoulaye Alidou Maiga, Abdramane Yena et Sidi Ag  Loulou auraient commis des actes de terrorisme, d’association de malfaiteurs et de participation à un mouvement insurrectionnel armé.

Originaires de Kadji, une Commune rurale de Gouzourèye, dans la région de Gao, ils sont des adeptes connus du wahabisme, branche radicale de l’islam. Avec l’avènement du Mujao à Gao, les accusés y ont adhéré en masse et facilitent l’implantation du groupe terroriste en accueillant les « jihadistes » à bras ouverts et en plantant leur drapeau un peu partout dans la commune. Les accusés auraient également participé à la destruction d’édifices publics et de mausolées classés au patrimoine de l’Unesco.

Ils ont racketté les usagers du pont de Wabaria à Gao, flagellé des femmes, amputé des présumés voleurs et même lapidé à mort des personnes accusées d’adultère. Les accusés ont enfin recruté des combattants pour le Mujao. Arrêtés par les soldats français en 2013 et remis aux forces maliennes, les intéressés ont été transférés à Bamako et placés sous mandat de dépôt le 25 mars 2013. L’un d’eux (Zoura Attaher) ne comparaîtra pas devant les juges d’assises puisqu’il est mort en détention.

Un autre dossier terroriste implique Mohamed Ahmed Ag Mohamed Lamine dit Colonel, Mohamed Amadou Wadidjé, Aly Guindo, Mohamed Maiga et Sidi Mohamed Ould Barech. Courant mars 2012, le Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), avec l’appui des mouvements islamistes Ançardine, Mujao et AQMI, attaque les camps militaires maliens de Tessalit, de Kidal, d’Anéfis, de Ménaka, d’Abeibara et de Gao.

Le MNLA et ses alliés pillent des magasins, des édifices de l’Etat, des monuments culturels et religieux. En janvier 2013, lorsque la France lance son opération « Serval » de libération des villes occupées, les inculpés susnommés sont arrêtés par l’armée malienne sur le théâtre des opérations, et traduits en justice. Me Issouf Diallo, au nom du barreau du Mali, a émis le souhait de voir les avocats impliqués dans les dossiers dès l’enquête préliminaire.

Toutes choses qui permettront pour une bonne instruction des dossiers criminels. Il a demandé au procureur général de plaider à ce que la présence de l’avocat soit une obligation dès l’enquête préliminaire. Dans son réquisitoire, le procureur général près la Cour d’appel de Bamako, Mohamed Lamine Coulibaly, a estimé que les infractions contre les mœurs prennent des proportions de plus en plus inquiétantes.

On assiste surtout à une banalisation de ces crimes dont les conséquences dommageables vont bien au-delà  de l’intégrité physique des victimes. Pour le procureur général, le viol et la pédophilie qui constituent les formes les plus graves d’atteinte aux bonnes mœurs, sont devenus monnaie courante et cela n’est plus tolérable.

B. B

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