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Cour d’assises de Bamako : Après avoir tué sa 2è femme, il recouvre la liberté après deux ans en prison

20 ans de prison pour un cas d’infanticide et acquittement pour un autre

La Cour d’assises de Bamako continue ses travaux. Trois affaires ont été jugées le vendredi 20 mai 2016 dans la salle II. Il s’agit des cas de Salif Daou poursuivi pour coups mortels sur sa femme, de Faty Dicko et de Fatoumata Coulibaly pour infanticide.

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La première affaire jugée concernait Salif Daou accusé de coups mortels ayant entraîné la mort de sa 2e femme. Les faits. Le crime de Salif Daou remonte au 3 janvier 2014. Ressortissant de Koutiala, Salif, selon son dossier, est impuissant sexuel, donc incapable de satisfaire sexuellement ses deux épouses. Cherchant la cause de son impuissance sexuelle, Salif Daou consulta un géomancien. Ce dernier lui dira que sa maladie est un envoutement provoqué par l’amant d’une de ses femmes. C’est ainsi que le malheureux convoqua une entrevue avec ses deux épouses pour leur faire jurer si elles lui sont fidèles. Sa première femme jura qu’elle n’a jamais trompé son mari. Salimata Dembélé, la 2e épouse, avant de jurer, demanda à ce qu’il y ait des témoins de ce qu’elle va dire.  Sur ce fait, Salif Daou s’énerva et se mit à frapper violemment sa 2e épouse. Grièvement blessée, cette dernière succomba des suites de ses blessures.

A la barre, Salif Daou a reconnu les faits. Il dira avoir regretté son geste avant de demander pardon. Lorsque la Cour lui demanda de donner sa version des faits, il dira qu’il a eu tort de frapper sa femme qui n’avait rien fait de mal. Après son forfait, Salif Daou avait fui. Le président de la Cour demanda pourquoi cette fuite de sa part. L’accusé répondra qu’il avait fui parce qu’il avait pris peur en voyant l’état de sa femme.

Selon le rapport d’enquête, Salif Daou est reconnu être un ivrogne au village.  Il quitte rarement les bars. Mais l’accusé rejeta cette accusation. A la question de savoir s’il est impuissant sexuellement, Salif Daou répondra qu’il est bien portant. Mais s’il n’est pas impuissant, pourquoi a-t-il demandé à ses femmes de jurer si elles ne le trompaient pas ? Comme réponse, Salif dira qu’il était seulement jaloux de sa 2e femme, parce qu’il a vu cette dernière, dans la nuit, derrière leur concession. Ensuite, il révélera qu’avant de marier cette femme comme sa 2e épouse, elle avait auparavant un mari qui était en prison. Salif soupçonnait donc sa femme d’infidélité.

La Cour a voulu faire témoigner la 1ère femme de Salif Daou. Mais cette dernière ne parlait que du Minianka. Par faute d’interprète, la Cour se passa de son témoignage. Dans son plaidoyer, le Ministère public a demandé la peine maximum pour Salif Daou. Parce que ce dernier est violent et  a avoué et reconnu les faits. Mais, a-t-il relevé, les motifs du crime ne sont pas connus.

Avocat de Salif Daou, Me Jean De Quinte Sanou dira que son client a reconnu les faits à lui reprochés. Mais, soulignera l’avocat, la Cour est en face d’un crime passionnel. “L’amour étant personnel, personne ne peut mesurer le degré d’amour de Salif Daou pour sa femme avec qui il était marié depuis 8 ans. Durant ces 8 ans de mariage, Salimata Dembélé n’a jamais été insultée ni battue. Nous regrettons la mort de la femme. Si elle avait juré comme la 1ère femme, il n’y aurait pas de mort. C’est sous le coup de la colère passagère que Salif Daou a commis l’irréparable. Salif Daou, dans sa vie, n’a jamais été poursuivi. Le ministère public n’a fait que des affirmations sans les preuves. Au bénéfice de sa bonne foi, j’espère que la Cour tiendra compte des circonstances atténuantes”, a-t-il argumenté.

Apparemment, cette doléance de Me Jean Sanou a été entendue par la Cour qui a condamné Salif Daou à 5 ans de prison dont 3 ans avec sursis. Comme Salif Daou a déjà séjourné pendant deux ans en prison, il a été libéré à la satisfaction de ses parents qui ont pleuré dans la salle. Après le verdict, Salif Daou, en larmes, s’agenouillera devant sa vieille mère pour lui demander pardon. Ce pardon a été immédiatement accepté.

La tueuse d’enfant écope de 20 ans de prison

La deuxième affaire concernait Faty Dicko accusée d’infanticide.  Les faits. Le 25 décembre 2013, Faty Dicko de Koumantou contracta une grossesse indésirée. Après accouchement, elle jeta le nouveau-né dans une fosse. Arrêtée, l’accusée reconnut les faits. Ce qui la conduit en prison. Etait absente à la barre, elle a été jugée par contumace à 20 ans de prison ferme.

La mineure Fatoumata Coulibaly acquittée

La troisième affaire était relative à Fatoumata Coulibaly accusée d’infanticide. Etant mineure, elle a été jugée à huis clos. Après les débats, elle a été acquittée. La presse n’a eu aucune information par rapport aux arguments ayant abouti à la libération de l’accusée.

                 Siaka Doumbia

 

Source : Aujourd’hui-Mali

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