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Cour Constitutionnelle : En charge du droit, Manassa rend des verdicts politiques

La cour constitutionnelle sous l’égide de Manassa Dagnoko est-elle l’instance habituelle pour donner les résultats définitifs des élections au Mali ? Loin s’en faut. Ces dernières années, le super président hostile à tout critique a fait plusieurs victimes politiques jusque dans les rangs de ses amis de 2018.

Les dernières frasques du Président de la Cour Constitutionnelle, nous l’apprenions d’un de ses proches de 2018. A l’époque, ce président de parti politique était au cœur du dispositif mis en place pour la réélection d’IBK par tous les moyens. Je suis tenté de dire qu’il était même la locomotive de ce processus. Loin aujourd’hui du cercle restreint qui gouverne le pays, il fait l’objet de plusieurs attaques dont la finalité recherchée n’est autre chose que de l’enterrer définitivement sur l’échiquier politique. En front avec la société civile, les religieux… il a de nos jours pour adversaire redoutable celle qui a la clé du bonheur politique. Manassa, aux dires de notre interlocuteur, est pire que ce qu’il imaginait de la pauvre dame solitaire. Pour preuve, dans plusieurs circonscriptions, son, selon notre interlocuteur, parti a été victime des décisions de la cour pour des raisons qu’il ignore. Djenné, Douentza, Bankass… en sont des illustrations parfaites. Mais ce qui est plus qu’épatent, c’est le cas de Djenné où la pauvre Dame s’est arrangée à donner la victoire d’un coup KO à la liste du secrétaire général du parti au pouvoir, RPM, et le frère de l’actuel premier ministre, Dr Boubou Cissé. Baber Gano avait-elle autant d’aura pour être victorieux dès le premier tour ? Impossible d’y imaginer pour celui qui connait profondément le parcours de cet avocat spécialiste dans les scandales politiques.

Notre interlocuteur estime que les agissements de Manassa ne sont pas fortuits. Elle roule probablement pour quelqu’un. Et l’hypothèse la plus plausible, ce qu’elle est plus proche du RPM ; le parti du président de la République.

Regard rétrospectif sur la période de validation des listes par la Cour Constitutionnelle. Un candidat bien aimé de la circonscription de Kangaba, Djibril Nama Keita, maire de Kara, s’est vu injustement disqualifié de la course. A la lecture des listes invalidées, son nom n’est pas mentionné, mais lorsque le document a été ventilé sur la toile, il constate que la Cour l’a enlevé de la course. Dans cette circonscription également, ce monsieur était considéré comme le seul capable de battre le candidat du RPM.

Manassa a un amour très profond pour le parti au pouvoir. L’on se rappelle de quelques verdicts politiques qu’elle a prise en faveur d’IBK. Le premier, c’est la révision constitutionnelle qui a été farouchement combattue par la plateforme Antè A Banna. A l’époque, l’insécurité qui était le motif le plus rationnel pour soutenir la non faisabilité de la révision de la loi fondamentale, Manassa qualifiait cela d’insécurité résiduelle. En ce moment-là, le nord et une grande partie du centre n’étaient plus sous le contrôle du pouvoir central. Ensuite, la pauvre dame se retrouve dans le bras de fer autour de la prorogation du mandat des députés en violation de la constitution. Elle se dédit et soutient mordicus le clan qui était pour cette prorogation. Il s’agit là aussi du Président d’honneur du RPM.

Bien avant ce second fait, l’acte abominable qui restera à jamais dans les annales de l’histoire, c’est le comportement spectaculaire de Manassa lors de la présidentielle passée. Son penchant était connu. Elle a tout simplement roulé pour IBK, candidat à sa propre succession.  Pour preuve, ses sorties pompeuses en s’attaquant aux politiques adversaires à IBK qui n’étaient pas favorables à ses démarches. Elle leur montrait ouvertement qu’elle est la cheffe de l’institution, donc libre de faire ce qu’elle veut. C’est ainsi que toutes les requêtes du challenger d’IBK seront jetées dans les poubelles.

Rappelez-vous de sa ferme volonté aussi à l’époque de clouer le bec au journal quotidien Le Pays ? Ce canard avait soulevé le possible   deal entre Manassa et le camp du président sortant afin que ce dernier puisse bénéficier d’un second mandat. C’est ce qui s’est réellement passé.  IBK était vomi par l’écrasante majorité des Maliens et n’avait aucune chance de passer si ce n’est via des pratiques peu orthodoxes.

Dès lors, Manassa a inscrit la presse privée sur la liste noire. Elle ne veut pas du tout en entendre parler. Pour la proclamation des résultats définitifs du premier tour des législatives, elle a interdit l’accès à la salle aux journalistes du privé. Et ce même jour, dans son discours, elle s’en est attaquée aux journalistes qui ont dénoncé son communiqué.

De nos jours, Manassa s’entend avec qui à part le cercle restreint du pouvoir ? Personne d’autre.

Tout ce qu’on peut déduire de ses agissements irrationnels, elle roule tout simplement pour sa poche. Rien d’autre. Tout ce que ses prochains disent sur elle n’est que poudre de perlimpinpin.

Boubacar Yalkoué

Source : LE PAYS

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