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Coupure d’eau en période de chaleur : Trois grandes raisons pour comprendre

Des coupures d’eau potable deviennent plus en plus récurrentes dans plusieurs quartiers de Bamako en ce mois de mars à avril. Dans cet entretien, Abdoul Karim Koné, le chef de département de la communication de la Société de gestion de l’eau potable (Somagep S.A) explique les raisons de ce dysfonctionnement qui se produit au moment où la demande de consommation des usagers se voit augmentée.

Selon Abdoul Karim Koné, chef de département de la communication de la Somagep S.A, il faut reconnaitre que toutes les années, il y a des difficultés à un moment donné, pendant la période des fortes chaleurs, à assurer la production et l’alimentation correcte de la ville de Bamako. “Bamako c’est vraiment une grande agglomération maintenant. La Somagep n’a présentement que six unités de productions d’une capacité d’à peu près 200 millions de litres d’eau par jour contre une demande de la population qui est estimée à 300 millions de litres d’eau. Donc il y a un déficit de 150 millions de litre d’eau qui manquent à l’appel”.

Selon lui, les populations qui sont situées loin de ces unités de productions ou qui se trouvent en altitude sont les plus défavorisées parce que “quand nous produisons l’eau avant qu’elle n’arrive chez ces clients, elle est consommée en court de route, donc les gens qui sont loin des unités de production ou se trouvent en altitude ont de la peine à avoir de l’eau. Il faudrait dans cas, attendre tard la nuit pour avoir de l’eau. C’est en ce moment que les usagers proches des unités de production diminuent leurs besoins d’eau”.

Aux dires du chef de département de la communication de la Somagep, c’est ce qui fait que beaucoup ont des difficultés dans la journée à avoir de l’eau mais, la nuit quand même ils ont de l’eau. Et puis le lendemain quand ceux qui sont proches des unités de production se réveillent encore et commencent la consommation de l’eau, il y a une chute de pression. “Il faut reconnaitre que vraiment il y a un manque d’eau, il y a un déficit d’eau, un déficit de production qui explique le manque d’eau”, affirme Abdoul Karim Koné.

En plus de cela, M. Koné explique que les coupures d’électricité ralentissent aussi la production d’eau. “La Somagep travaille avec l’EDM SA. Tout le monde sait que pendant la période de forte chaleur, l’électricité n’est pas stable. Nos usines tournent avec l’électricité, c’est les coupures d’électricité qui font que nos unités de  production s’arrêtent. Quand notre station s’arrête pendant 30 minutes, il faut 8 heures pour arriver à la vitesse de croisière c’est-à-dire pour arriver à l’étape initiale avant la coupure. Et pour les journées où la coupure devient en forme de clignotant notre travail s’arrête complètement. Donc les trois grandes raisons de coupure d’eau sont : le déficit de production, les gens qui sont en altitude et les coupures d’électricités”.

Le grand projet de la Somagep pour soulager la production est le projet de Kabala. C’est un projet qui a été financé par les partenaires à coût de 172 milliards de F CFA et il est pratiquement fini. Présentement, il est en phase de test avant de mettre l’eau dans le réseau. Donc c’est ce projet qui va mettre fin à la crise d’eau à Bamako. Il y a 150 millions de litres d’eau qui manquent à l’appel chez nous et ce projet, dans sa première et deuxième phase, va renforcer les capacités de la Somagep à hauteur de 280 millions de litres d’eau. Donc après calcule, on serait excédentaire jusqu’à peu près 130 millions de litres d’eau.

La réduction des inégalités dans l’accès à l’eau est importante car l’accès à l’eau est un droit humain. Il est essentiel au développement durable et c’est aussi le fondement de la santé publique. Donc il serait difficile d’atteindre un niveau de développement humain durable si tant de personnes vivent sans eau salubre. En 2010, l’Onu a reconnu “le droit à l’eau potable saine et propre et à l’assainissement comme un droit humain. C’est essentiel pour la jouissance de la vie et de tous les droits de l’homme”. Le droit humain à l’eau permet à chacun, sans discrimination, d’avoir accès à une eau suffisante, saine, acceptable, physiquement accessible et abordable pour son usage personnel et domestique.

Zeïnabou Fofana

Bintou Diawara

SourceMali Tribune

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