« Tous les hommes sont pareils, tous des éternels insatiables. Même si vous vous tuez à leur procurer tous les plaisirs du monde, ils finiront par vous décevoir en allant voir ailleurs », s’est lâchée une dame férocement remontée contre l’infidélité masculine.
Voici, en effet, une grosse dérive socio-conjugale dont aucun couple ne saurait se vanter d’être entièrement à l’abri. Cause récurrente de nombreux cas de séparation et de dislocation familiale, l’infidélité des hommes a toujours mené la vie dure aux femmes qui, malgré l’ingéniosité des astuces employées pour garder leurs maris ou même l’agressivité des méthodes utilisées pour les dissuader contre l’infidélité, restent impuissantes face à un phénomène difficilement remédiable. Entretenir des rapports intimes avec une femme autre que son époux légitime, est un acte moralement répréhensible dont est pourtant bien conscient l’auteur. L’infidélité enlève au mariage toute signification authentique et constitue une insulte grave à l’autre partenaire. L’acte, de par sa nature moralement répugnante, est la première source de brisure de la confiance au sein du couple, laquelle confiance pourrait mettre énormément de temps à se reconstituer après que l’un des deux partenaires, ait pris connaissance de l’infidélité de l’autre. Souvent, la confiance disparaît à jamais au sein du couple. Et même, la polygamie qui, objectivement, pourrait être perçue comme une forme d’infidélité légalisée dans notre société, a aussi une grosse part de responsabilité dans cette situation de victimisation dont souffrent les femmes.
Dans notre configuration sociologique, les réalités sont telles qu’il soit plus facile pour l’homme de tromper sa femme plus qu’il ne soit aisément possible pour la femme de tromper son homme. L’autorité masculine aux relents phallocratiques, et qui confère plus de pouvoir de domination à l’homme dans notre société, lui donne également la possibilité de commettre les pires formes d’infidélité sans que personne ne le lui reproche. « La blancheur sied mieux au mouton qu’au cabri », a-t-on coutume de dire au Mali pour implicitement justifier l’infidélité des hommes au mépris de l’honneur de la femme.
En dépit du caractère universellement répréhensible de l’acte, certains hommes persistent à justifier leur infidélité. « Ma femme est très ennuyeuse à la maison. Elle ne sait quasiment rien faire pour me redonner l’envie de rester à ses côtés. Lorsque je rentre du boulot, au lieu de chercher à préparer un cadre de vie propice au repos et la détente, mon épouse ne cherche plutôt qu’à me pomper l’air avec de nouvelles dépenses à faire dans la maison et me harcèle avec des jérémiades à n’en point finir », nous a confiés, un jeune grossiste au marché Dibidani de Bamako.
Il poursuit en ces termes : « A force d’en avoir marre, j’ai fini par accepter les avances d’une femme qui me courrait après et pour qui, j’ai même loué un appartement. Chaque soir, de retour du marché, j’y passe un bon moment avant de rentrer en famille », a-t-il raconté sans réserve, ajoutant qu’il tient sa propre épouse pour seule responsable de son infidélité.
Mais, tel n’est pas le cas chez tous les hommes parmi lesquels, certains sont « maladivement » atteints d’obsession sexuelle. « Naturellement, je n’arrive pas du tout à me retenir devant une femme avec des rondeurs, peu importe sa beauté. Depuis quinze ans que je suis marié, malgré avoir été confronté aux pires scènes de jalousie de ma femme, je n’ai toujours pas réussi à me défaire de cette envie pour les femmes au postérieur bien fourni. Souvent, je suis même prêt à dépenser tout ce que j’ai sur moi, ne serait-ce que pour passer une heure d’intimité avec une femme bien fessue», nous a confiés cet homme d’une quarantaine d’années, soulignant que son épouse l’avait plusieurs fois quitté avant de revenir.
Nombreuses sont les femmes qui, après avoir tenté même l’impossible pour garder leur mari à elles seules, ont fini par jeter l’éponge, car, il n’y avait plus aucune alternative à envisager. « A cause de mon mari, je me suis intéressée à presque tous les magazines et revues de beauté qu’on puisse trouver à Bamako, juste pour chaque jour l’impressionner davantage. Sans retenue, je me précipitais à faire tout ce qu’il me demandait. Je faisais tout pour qu’il ne manque de rien, étant à mes côtés. Même sur le plan libidinal, je cherchais chaque fois à améliorer mes performances sexuelles au lit pour lui donner le maximum de plaisir afin qu’il n’eût envie d’aucune autre femme », nous a révélés, une jeune dame, secrétaire de direction dans un service privé.
« Mais hélas, j’ai fini par comprendre que les hommes ne sont que de fichus pervers. A la fin, certaines des maîtresses de mon mari, m’appelaient jusque sur mon propre téléphone pour me proférer les plus graves injures qu’aucune femme ne m’avait faites auparavant. Pourtant, mon mari m’a innombrablement juré son amour et m’a assurée que j’étais la femme de sa vie », a-t-elle poursuivi, l’air visiblement désespérée de l’infidélité de son homme.
Il est rare, de nos jours, de croiser une femme qui vous dirait être à l’abri de cette déviation extraconjugale qu’est l’infidélité tant la pratique est devenue monnaie courante sous nos tropiques. D’où, la question de savoir s’il existe véritablement un remède à l’infidélité masculine, source d’interminables tensions dans les foyers. En revanche, l’ébauche de solution rationnellement envisageable pour enrayer les cas de débauche extraconjugale et autres sources d’incompréhension pouvant inévitablement conduire à la cassure du couple, est de constamment privilégier les vertus d’une communication sereine. Car, c’est à travers elles que les erreurs sont volontairement avouées et sincèrement pardonnées avec l’impact d’éviter l’irréparable.
Source: La Sirène