Plus de six mois après sa signature, l’accord pour la paix et la réconciliation connait une crise de représentativité au sein de son comité de suivi. Chose qui a créé le fossé entre les groupes armés, les dressant les uns contre les autres en de véritables frères ennemis. Cas du CMPFR qui, à l’issue d’une Assemblée générale tenue ce jeudi 7 janvier 2016 à Bamako, a décidé d’évincer son désormais ex-président, Maître Harouna Toureh au profit de Me Abouba Ali Maïga, un autre avocat.
En effet, l’Assemblée générale tenue ce jeudi à l’hôtel Mirabeau de Bamako a réuni la majorité écrasante des responsables de la CMFPR réunifiée, composée du Ganda Izo, Gandalassalizo, Gandakoye, Bouctou et du FLN.
Ensemble, ces mouvementés armés du nord, signataires de l’accord pour la paix et la réconciliation, ont décidé de porter à la connaissance du Gouvernement de la République du Mali, de l’opinion nationale et internationale, la médiation et les communautés sédentaires du nord du Mali, qu’elle a mis en place un bureau composé d’un Président, d’un vice-président, d’un porte-parole et de quatre commissions présidées par les chefs des différents groupe constituant leur coordination. Et c’est Me Abouba Ali Maïga qui succède à « Me Harounah Toureh qui ne représente plus la CMFPR au sein du Comité de Suivi de l’Accord, ses démembrements, de même que les organes de mise en œuvre de l’Accord », dans un communiqué lu par Mohamed Attayab Sidibé, Président du groupe sédentaire Ganda-Izo, et désormais porte-parole de la CMFPR reconstituée sans Me Harouna Toureh.
Exaspérés par des menaces d’exclusion dans le processus de mise en œuvre de l’accord, « nous informons l’opinion nationale et internationale, les pouvoirs publics, les communautés et la médiation que cette réunification a été faite en le souci de préserver le caractère inclusif du processus de mise en œuvre de l’accord issu du processus d’Alger, signé à Bamako le 15 mai 2015 et parachevé le 20 juin de la même année », a ajouté le porte-parole à la fin de l’assemblée générale.
Ainsi, pour faire face à l’exclusion, c’est la CMFPR d’origine qui s’est reconstituée pour le besoin de la paix. Et pour cause, la CMFPR estime qu’à chaque fois que les populations sédentaires au nom desquelles elle se bat sont sous-représentées, le caractère inclusif de l’accord n’y est pas. Et l’exclusion dessert la paix, commente le Président du Ganda-Izo.
Il faut préciser le 15 mai dernier, c’est au nom de la CMPFR que Me Harouna Toureh a apposé sa signature sur le document algérien. Aujourd’hui, ce sont ceux qu’il avait représenté qui voient en lui un traitre pour décider de le déposer.
A la question de savoir le fait juridique de la signature de Toureh sur l’accord ne le place pas en position de force, Mohamed Sidibé argue que c’est nous qui l’avions choisi pour nous représenter, et aujourd’hui c’est encore nous qui décidons à ce qu’il ne nous représente plus.
source : autre presse