Le président du Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme (MSDH), Boubacar N’djim, s’est prononcé sur le coup d’État militaire en Guinée Conakry, contre le président de la République Alpha Condé. Pour lui, ce putsch était prévisible.
Le président de la République guinéenne, le professeur Alpha Condé, a été renversé par le colonel Mamady Doumbouya, commandant des forces spéciales. Un coup d’État intervenu au moment où la crédibilité du président est mise en cause.
Pour le président du Mouvement pour la Sauvegarde des Droits de l’Homme, ce coup d’État était « prévisible ». La crise de l’État de droit et de la démocratie est définitivement consommée en Afrique de l’Ouest, a-t-il indiqué. La cause de ces putschs, c’est la concentration du pouvoir aux mains d’un seul homme. «Le régime présidentiel, qui se manifeste par un régime présidentiel hypertrophié avec une excessive concentration et centralisation de pouvoirs sans limites, sans contrôle et sans garde fous entre les mains d’une personne, qui après tout est un être humain, fût-il le Président de la République », a-t-il écrit. Aussi, ajoute-t-il, beaucoup de pays africains connaissent des violences, des tensions et une instabilité politique chronique voir des menaces d’effondrement de l’État dont une des causes profondes est un hypertrophié présidentialisme exacerbé, un déficit de légitimité et une crise du leadership politique. C’est ce qui déplorable, selon M. N’djim, c’est la faillite de l’État. « On assiste de plus en plus à un affaiblissement, voir une impuissance croissante et préoccupante du fonctionnement des institutions, outils et mécanismes de régulation de la démocratie, de l’État de droit, des droits humains, de la bonne gouvernance et de l’environnement sur pratiquement tout le continent », a-t-il indiqué avant d’ajouter : « Qu’elles soient régionales, sous régionales, nationales ou même internationales, toutes les institutions de régulation sont pratiquement en crise ; avec la crise croissante du multilatéralisme qui sévit au plan mondial, le constat est implacable et se résume en un mot :Impuissance ».
A en croire le 1er responsable du MDSH, partout, c’est la régression des droits et libertés fondamentales avec les interdictions de manifestation ou leurs répressions violentes, et l’incapacité des institutions, outils de régulation de la vie politique à jouer correctement leur rôle de protection de la démocratie, de l’état de droit, de la bonne gouvernance par une
Régulation pacifique que crée la transgression des textes qui sont constatées. Pour lui, il faut penser à renforcer le pouvoir des institutions de contrôle et de régulation démocratique ; définir le rôle des cours et tribunaux notamment les hautes juridictions : Conseil constitutionnel, Cour constitutionnelle, Haute Cour de justice, Haut commandement militaire ; encadrer le pouvoir de nomination du président de la république dans les fonctions où les enjeux et les risques peuvent être élevés….
B. Guindo
Source: LE PAYS