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Coup d’État au Niger: le Sahel au bord du gouffre

La tension semble actuellement sur «pause» entre les auteurs du coup d’État militaire au Niger et la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) composé de 15 pays qui se prépare à intervenir au Niger pour y restaurer la démocratie et rétablir l’ordre constitutionnel.

La CEDEAO a décidé d’agir après le refus des généraux putschiste de restaurer le président déchu Mohamed Bazoum dans ses fonctions. La grande puissance régionale, le Nigéria d’à côté. 220 millions d’habitants, le pays le plus peuplé de la région, s’est vu confier la direction de l’opération.

Le président du Nigéria dit que le recours à la force est un « dernier recours ». Il hésite à cause de l’opposition grandissante dans son pays à une intervention militaire au Niger.

Et le Canada dans tout ça?

Ottawa a annoncé samedi qu’il suspendait tout financement direct au gouvernement du Niger qui a reçu près de 600 millions de dollars au cours des 20 dernières années.

Le Canada « condamne fermement la tentative de coup d’État » et remet en question son aide militaire destinée à former son armée pour combattre les djihadistes d’Al-Qaïda et de l’État islamique. Depuis 2013, jusqu’à 50 soldats canadiens donnent chaque année quelques semaines d’entraînement tactique aux militaires nigériens.

La porte-parole de la défense nationale, Jessica Lamirande nous a déclaré vendredi qu’il n’y avait aucune formation en cours au Niger, mais que des militaires canadiens étaient sur place pour préparer d’éventuelles formations futures – si les conditions le permettent. Pour l’instant, il n’est pas prévu de les évacuer.

La politique du Canada comme celle des États-Unis et de la France a échoué au Niger, le gouvernement démocratiquement élu qu’ils soutenaient a été renversé… souvent par des militaires qu’ils ont entraînés. Le site The Intercept rapporte que les États-Unis ont formé au moins cinq membres de la junte nigérienne et d’autres putschistes militaires impliqués dans des coups d’État ailleurs au Sahel.

La détérioration de la situation sécuritaire en Afrique est une indication que les dépenses de sécurité et de développement du Canada et de l’Occident sont mal utilisées sur le continent. Les coups d’État à répétition au Sahel montrent que l’Occident ne réussit pas à défendre la démocratie dans la région. Pas plus qu’elle n’a réussi à mater les combattants islamistes. Venant de Libye en 2012, le djihadisme s’y est répandu à partir du Mali.

Vers un conflit régional

Une intervention militaire au Niger pourrait déclencher une guerre régionale majeure : le Mali et le Burkina Faso ont averti qu’ils soutiendraient la junte nigérienne. Les États-Unis et la France (et peut-être Canada) seraient impliqués directement ou indirectement. Mille cinq cents soldats français et près de 2 000 soldats américains sont déployés au Niger. Les Allemands et les Italiens y ont aussi quelque 800 soldats chacun.

Les généraux putschistes nigériens considèrent Moscou comme un allié potentiel, incitant des manifestants à agiter des drapeaux russes dans les rues de Niamey. Le groupe mercenaire russe Wagner, déjà actif en République centrafricaine, en Libye, au Soudan et au Mali veut se répandre dans tout le Sahel. Le Niger et le Tchad sont manifestement ses prochaines cibles.

La démocratie en Afrique

On a dit qu’en Afrique la démocratie réduisait les risques de corruption en promouvant la bonne gouvernance. Ce n’est pas souvent le cas. Le régime démocratique post-apartheid de l’Afrique du Sud s’est révélé grandement corrompu.

La démocratie est-elle possible dans des pays où une majorité de la population vit dans la pauvreté et est sous éduquée – dont une bonne partie sait ni lire ni écrire?

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