L’ex-président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, qui se dit convaincu qu’« on ne dirige pas un pays dans l’arrogance », a recadré son ancien mentor Alassane Ouattara, à qui il ne compte plus faire « la manucure et la pédicure ».
Dopé par une visite rendue à ses parents à Berké, Guillaume Soro, ancien président de l’Assemblée nationale ivoirienne, a tenu à recentrer le débat sur sa démission. « Allez dire aux parents du Gboklè que vous avez trouvé un homme soulagé, qui se porte bien dans sa tête, un homme libre pour s’assumer, pour assumer son destin. On ne va plus travailler pour quelqu’un, on est nous-mêmes quelqu’un (…). Dites à ceux qui vont vous envoyer des coups de fil, que vous êtes venus chez Guillaume Soro. Les gens font comme s’ils sortent de Jupiter. Nous sommes en Côte d’Ivoire depuis qu’on est né. On a vu Félix Houphouët-Boigny, on n’était pas d’accord, et on n’est pas mort. Pourquoi c’est maintenant qu’on va mourir ? On ne peut pas venir nous effrayer ! Moi, je n’accepte pas cela », a mis en garde Guillaume Soro.
Selon Soro, « il faut que les Ivoiriens sachent se déterminer. Nous ne sommes plus des enfants. Soyez des hommes ! Moi j’ai démissionné pour quoi ? Si moi, je vais me cacher chez le Président Ouattara, je lui fais la manucure et la pédicure, est-ce que je vais aussi être un grand type dans ce pays ? Soyez des hommes ! Il y a des gens, on ne sait même pas comment ils sont. Tantôt ici, tantôt là-bas. Ça là, ça fait honte. Je suis parti de l’Assemblée nationale, pourtant, je mange. Je ne sais pas ce qui a changé dans ma vie. En fait, on se fatigue pour rien », reprend L’Infodrome.
Er de lancer qu’il « n’arrive toujours pas à m’expliquer pourquoi on s’attache tant que ça au pouvoir. Tout ça va finir un jour. Pour moi c’est fini. Mais pour les autres là, ça va finir aussi. Allons, doucement, faisons doucement ! Avant toi, il y a eu beaucoup de ministres et il y en aura après. En Côte d’Ivoire, il y a eu beaucoup de présidents. Il y a un même qui est vivant. Cherchons la réconciliation, ne cherchons pas à humilier les autres. On humilie, on méprise les gens, ce n’est pas bon (…). On ne dirige pas un pays dans l’arrogance ».
Revenant sur la réconciliation tant soulevé en Côte d’Ivoire, notamment après la crise post-électorale de 2011, Soro déplore : « On m’a appelé pour dire que Guillaume Soro veut créer des problèmes. Que oui, » il est allé voir Bédié « . Si Laurent Gbagbo est d’accord, je vais le voir aussi. Tu veux que les Ivoiriens soient ensemble mais tu ne veux pas qu’on se parle. Je ne comprends pas dans quel pays on est… On doit nous encourager à nous voir, à nous parler. J’ai choisi ma voie. C’est le pardon et la réconciliation. Moi, je vais voir Gbagbo. On me dit que Gbagbo a tué. Mais la guerre là, ce n’est pas un seul camp ».