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Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo jugée pour « crimes contre l’humanité »

Déjà condamnée en mars 2015 à vingt ans de prison pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », Simone Gbagbo, ex-première dame de Côte d’Ivoire, 66 ans, déjà incarcérée à Abidjan, comparaît une nouvelle fois, mardi 31 mai, devant la justice. Elle est accusée de « crimes contre l’humanité », « crimes contre les prisonniers de guerre » et « crimes contre les populations civiles »commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011. Près de 25 témoins de l’accusation devraient s’exprimer.

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La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO) et le Mouvement ivoirien des droits de l’homme (MIDH), ont toutefois annoncé qu’ils se tiendraient à l’écart. Ces organisations de défense des droits humains, qui disentreprésenter « près de 250 victimes », déplorent que leurs avocats n’aient pas eu accès à toutes les étapes de la procédure.

Human Rights Watch (HRW) salue pour sa part « un moment charnière pour la justice » si les « victimes » ont droit à un procès « crédible, équitable et suivi par d’autres procès visant les auteurs de violations des droits humains des deux parties de la crise postélectorale de 2010-2011. » « Le principal défi pour l’accusation sera d’identifier des preuves liant Simone Gbagbo aux meurtres, aux viols et autres exactions commises par les forces pro-Gbagbo », souligne l’ONG, qui a déjà dénoncé les insuffisances du premier procès.

« Ces accusations sont créées de toutes pièces pour faire plaisir à une certaine communauté internationale. Trop, c’est trop ! », s’est emporté l’un des avocats de l’ancienne première dame, Me Mathurin Dirabou, dénonçant des accusations « fantaisistes ».

« Une emprise sur les personnes »

Les violences, qui avaient fait plus de 3 000 morts en cinq mois, avaient été provoquées par le refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire de son rival Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de novembre 2010. Jugée avec 78 coaccusés pour son rôle dans cette crise, Simone Gbagbo avait étécondamnée le 10 mars 2015 à vingt ans de réclusion pour attentat à la sûreté de l’Etat. Un verdict lourd qui doublait les réquisitions du parquet général.

Joël NGuessan, porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR), le parti du président Ouattara, estime que ce deuxième procès « n’est pas le procès de trop » « comment se fait-il que le nom de cette dame soit cité dans des affaires de crimes de guerre ? Quel rôle a-t-elle joué auprès de son mari ? Mme Gbagbo avait une emprise sur les personnes soupçonnées de crimes. »

Refus de transfèrement

Les audiences à Abidjan vont prendre de court la CPI, où l’ancienne première dame est poursuivie pour « crimes contre l’humanité ». Le tribunalinternational devant lequel comparaissent actuellement son époux, Laurent Gbagbo, et Charles Blé Goudé, ancien ministre de la jeunesse, a toujours réclamé de pouvoir la juger, mais Abidjan refuse son transfèrement à La Haye. Le président Ouattara a affirmé début février qu’il « n’enverrait plus d’Ivoiriens » à la CPI, estimant que son pays avait désormais une « justice opérationnelle ».

Si les deux camps se sont montrés coupables d’exactions pendant la crise de 2010-2011, aucun responsable pro-Ouattara n’a, à ce jour, été inquiété, ce qui nourrit les accusations par l’opposition de « justice des vainqueurs ».

 

Source: lemonde

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