Après le retour dans son pays, l’ex-président ivoirien a annoncé, lors d’un meeting, la création d’un nouveau parti politique. Laurent Gbagbo entend laisser son ancien parti, le Front Populaire Ivoirien (FPI), entre les mains de Pascal Affi N’guessan. Le divorce est consommé entre les deux anciens compagnons.
« Aujourd’hui, je suis revenu de prison, il nous faut avancer. Je propose : laissons Affi avec l’enveloppe qu’il détient. Nous allons baptiser le FPI autrement. Nous allons continuer à lutter. Le FPI, c’est nous. Nous allons changer de nom. C’est tout », a laissé entendre, Laurent Gbagbo, lundi 9 août dernier, au Palais de la Culture d’Abidjan, rapporte Jeune Afrique. À travers cette annonce, le divorce est prononcé entre les deux acolytes.
Depuis son retour en Côte d’Ivoire, le 17 juin dernier, une bataille semble éclatée entre lui et son ancien Premier ministre, Pascal Affi N’guessan autour du contrôle du FPI.
Crise interne au sein du FPI
Depuis la crise de 2010-2011, qui avait profondément affecté la stabilité de la Côte d’Ivoire avec plus de 3000 morts, de nombreux blessés et personnes déplacées internes, le FPI, fondé par Laurent Gbagbo en 1982, est divisé en deux camps. L’un est resté fidèle à Laurent Gbagbo « Gbagbo Ou Rien (GOR) ». L’autre est resté fidèle à Pascal Affi N’guessan « FPI légal ».
Le FPI, « notre seul instrument de lutte politique est confisqué par Monsieur Affi N’guessan et malgré les nombreuses initiatives pour le raisonner, il s’arc-boute sur sa soi-disant légalité », peut-on lire dans un communiqué du FPI, publié à la suite d’une réunion des instances dirigeantes de Laurent Gbagbo. Le communiqué précise que Laurent Gbagbo « a pris acte de la volonté et l’obstination de Monsieur Affi N’guessan de prendre en otage le FPI, foulant ainsi au pied les années de sacrifice des militantes et militants du parti. »
D’ores et déjà, l’ex-président ivoirien a « demandé au comité central du (FPI) d’autoriser la mise en place d’un comité de préparation du congrès constitutif » au nouveau parti, qui pourrait se tenir en octobre prochain.
Présidentielle de 2025
Le camp de Pascal Affi N’guessan, président du FPI, dit « légal » et reconnu par les autorités judiciaires ivoiriennes, avait estimé dans un communiqué que « bien que membre fondateur du parti », Laurent Gbagbo « n’est pas le président en exercice du FPI ». Dans ce communiqué, on indique que le FPI « légal » « luttera de toutes ses forces contre le culte de la personnalité et l’aristocratie, le chemin de la dictature ».
Suite à son acquittement définitif, en mars dernier, L. Gbagbo a rencontré de nombreuses personnalités du pays, dont son ancien rival Alassane Ouattara, ainsi que Henri Konan Bédié. Mais il n’y a eu aucune rencontre avec Pascal Affi N’guessan, son ancien compagnon politique.
Cette annonce permet de comprendre mieux certains aspects qui restaient encore obscurs. La présidentielle de 2025 est pleine d’incertitude.
Bakary Fomba
Source: saheltribune